On ne doit pas être les seules à connaître le terme par coeur, mais on préfère redonner la définition pour celles et ceux qui auraient été assez béni·es par le ciel pour échapper au fléau relationnel. Ghoster quelqu'un, c'est cesser de lui répondre du jour au lendemain alors qu'on s'est fréquenté.es plus ou moins intensément.
Être ghosté·e équivaut donc à ressentir le froid glacial et l'attente interminable d'une réponse à un message qui ne viendra, finalement, jamais. Le pire, c'est d'être ghostée alors que tout se passe bien ; la sensation d'incompréhension qui en résulte étant d'autant plus compliquée à gérer.
Au-delà de l'acte en lui-même que l'on subit de plein fouet, la suite des événements reste tout aussi peu réjouissante. Remise en question, espoir qui grimpe en flèche puis qui se fracasse au fur et à mesure que l'on comprend ce qui se passe, dégoût des relations dans leur intégralité - même si cette dernière n'aura durée que dix jours -, déprime devant son assiette de coquillettes (sans gruyère râpé).
Histoire de peindre un tableau un peu moins glauque, on a cherché des façons de prendre le ghosting positivement. Car il doit bien y avoir quelque chose de pas trop catastrophique et éreintant à tirer de cette situation, disons-le, moisie jusqu'à la moelle ?
Oui, et en voici trois.
D'accord, se retrouver face aux deux coches bleues méprisantes de Whatsapp (le signe ultime que la personne d'en face a lu et n'a clairement pas l'intention de répondre) ne vous donne pas vraiment envie de remercier la vie.
Mais réfléchissez un peu cinq minutes.
Si votre crush du moment n'est même pas capable de vous expliquer clairement qu'il ou elle ne souhaite plus vous voir alors que la technologie permet de le faire en restant bien planqué·e derrière son écran, c'est qu'on est sur une bonne dose de lâcheté pure et dure. Et avez-vous vraiment besoin de ça dans votre quotidien ? Pas sûr.
Aucun·e de nous n'est réellement innocent·e, quand on y pense. Il nous arrive très fréquemment de mettre un message de côté en se disant qu'on y répondra plus tard, (très souvent par lassitude ou par désintérêt de l'expéditeur·trice), puis oublier sans état d'âme.
Maintenant qu'on est bien familière du pincement désagréable au coeur que représente le ghosting, autant améliorer notre propre comportement.
Même s'il s'agit d'ami·es avec qui on est en froid plutôt que d'une potentielle future conquête, être honnête sur la raison de notre silence est primordial. On se sentira mieux d'avoir mis les choses au clair, et on pourra se féliciter de n'avoir rien à voir avec l'ordure qui nous a donné de l'eczéma à force d'attendre.
On a souvent du mal à accepter le rejet. La raison ? On le prend directement pour soi. Plutôt que de se demander si l'objet de nos désirs n'était pas un peu trop idéalisé par rapport à ce qu'il ou elle avait vraiment à nous offrir, on se dit automatiquement qu'on ne doit pas être assez bien pour mériter son attention. Le doute quant à notre valeur en tant que personne s'installe de manière insidieuse, pour nous ronger doucement le peu de confiance en soi qui nous reste.
Au lieu de ce schéma auto-destructeur extrêmement répétitif, mieux vaut donc se mettre un peu de plomb dans la tête : certes, le vent est rude, mais c'est aussi une "relation" de moins à se taper avant de rencontrer celui ou celle avec qui on construira une bonne partie de notre vie.
Vous verrez, on se sent tout de suite mieux.