« Les pilotes de CityJet France refusent d'être envoyés à l'échafaud » a lancé l’intersyndicale, qui compte notamment la SNPL France ALPA (Syndicat National des Pilotes de Ligne) et l'Unac (Union des Navigants de l’Aviation Civile). En cause, la cession par Air France de CityJet, et sa filiale VLM, à l’allemand Intro Aviation. Toutefois, selon la direction, l’impact sur les vols « sera minime ». La faute à la loi Diard, votée en 2012, qui oblige les salariés des compagnies aériennes à se déclarer grévistes avec au moins 48 heures de préavis. Car son objectif initial, celui de laisser du temps au dialogue social, n’aurait, à croire les syndicats, jamais intéressé les compagnies. Le SNPL explique: « En réalité, les compagnies utilisent ces informations et ce délai de deux jours pour acheminer des salariés depuis leurs bases européennes afin de remplacer les grévistes ». Cette stratégie a notamment été utilisée en 2012 par EasyJet, et par CityJet (sic) et Lufthansa en 2013. Parfaitement légale, elle oblige les grévistes à ruser, et remettrait en cause l’équilibre social au sein de l’entreprise. Des voix se sont ainsi élevées pour demander son abrogation.
Crée en 1994, la compagnie irlandaise CityJet avait pourtant été rachetée dès 2000 par le groupe Air France, et ce à 100%. A l’époque, elle devait être le bras armé de ce dernier contre les low-costs (et British Airways) dans toute l’Europe, mais surtout au Royaume-Uni. Hélas, le braconnage sur les terres du britannique s’est rapidement transformé en bérézina, avec des pertes estimées à 19 millions euros en 2012. Même le mini-hub du London City Airport, prévu au départ comme un cheval de Troie, a été frappé de plein fouet par la baisse (et la non-reprise) du trafic d’affaires. Verdict : CityJet n’apparait même pas dans le plan de restructuration « Transform 2015 » du groupe. Pour les pilotes, le projet de reprise n'inclurait « aucun investissement », n'apporterait « aucune garantie sur les revenus ou les emplois » et diminuerait « le volume d'affrètement au départ de Roissy ». Air France, de son coté, a assuré que l’offre d’Intro Aviation prévoyait le maintien d’une « coopération commerciale ». Mais à 20.000 pieds, est-ce qu'on entend les mégaphones ?
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