Elle avait fait une première tentative de suicide en mars 2020. Dans la nuit du 4 au 5 octobre, Dinah, 14 ans, a mis fin à ses jours à son domicile de Kingersheim (Haut-Rhin). La jeune fille se serait pendue. Et ce, après deux longues années passées à subir un harcèlement scolaire virulent. Un calvaire sur lequel revient sa famille.
"Tout le monde la traitait de sale lesbienne, de sale arabe aussi", raconte son frère sur les ondes de France Bleu, fustigeant l'attitude de ses harceleuses, des élèves de son lycée. La première tentative de suicide de l'étudiante en classe de Seconde aurait même fait l'objet de moqueries et de menaces. "À la deuxième tentative, on espère que tu te tueras et que tu arriveras à mourir", lui auraient dit ses harceleuses, relate le site d'informations Franceinfo.
"Ma fille a été harcelée pendant deux ans, et pendant deux ans, on a fait des pieds et des mains pour que ça s'arrête, mais elles l'ont poursuivie jusqu'à la maison, jusqu'aux réseaux sociaux. Dans sa classe, il y avait deux élèves qui la soutenaient, les autres la descendaient", a rapporté sa mère Samira.
Métisse et lesbienne, Dinah était victime d'insultes racistes et lesbophobes. "sale lesbienne", "sale race", "sale métisse", relatent ses parents.
Ce harcèlement scolaire aurait commencé lors de son année de quatrième au collège Emile-Zola de Kingersheim, prenant également la forme d'un cyberharcèlement systématique. Il se serait poursuivi suite au changement d'établissement scolaire de l'élève : dans son nouveau lycée, Dinah recroisait ses harceleuses, à la cantine notamment. Aujourd'hui, ses parents fustigent notamment l'inaction des responsables d'établissement.
Alors que le corps enseignant de son premier lycée leur aurait assuré que Dinah "en faisait trop", les responsables de son nouveau établissement scolaire auraient également "fermé les yeux", affirme la mère de Dinah, alors que sa fille recevait des messages de plus en plus menaçants ("On va t'envoyer des liens sur internet pour que tu puisses crever").
A l'heure où la nouvelle de sa mort chamboule l'opinion publique, c'est un discours puissant que porte la mère de famille aujourd'hui : "Dinah était une personne intelligente, elle aimait la vie, elle voulait être présidente de la République, elle voulait faire du droit, elle voulait faire tellement de choses. Dites à vos enfants de ne pas harceler, dites-leur que c'est grave".
Une marche blanche a été organisé le dimanche 24 octobre à Mulhouse, en sa mémoire. "Elle aurait été heureuse de voir tout ce monde", a déclaré sa mère, bouleversée. Le parquet de Mulhouse a quant à lui ouvert une enquête.