C’est un philosophe irlandais du 19ème siècle, Francis Edgeworth, qui rêva le premier d’un appareil pour mesurer le degré de plaisir d’un individu. Des chercheurs américains l’ont fait à une échelle largement supérieure : ils ont crée un instrument d’analyse de l’humeur de la twittosphère en utilisant le vocabulaire employé par les 140 millions d’utilisateurs de Twitter aux Etats-Unis.
Baptisé « Hédonomètre », le système fonctionne à partir d’une échelle de 1 à 9 en répertoriant 10000 mots des champs sémantiques autour du bonheur, de la joie, associés au maximum 9 et autour de la tristesse, de la guerre ou de la douleur, proches de 1. Par exemple le mot « heureux » obtient la note de 8,30, mais « accident » est classé 2, 60, « guerre » obtient 1,80, et « prison » vaut 1, 76. A raison de 50 millions de tweets quotidiens collectés depuis cinq ans, soit 10% de tous les tweets émis en langue anglaise, l’instrument révèle quelques données intéressantes.
Le jour le plus triste
Depuis les cinq dernières années, le jour le plus noir pour le moral des twittos fut le 15 avril 2013, jour des attentats du marathon de Boston. Suivi de près par la tuerie de Newtown dans le Connecticut le 14 décembre 2012. Le jour le plus gai fut le 25 décembre 2008, un Noël très célébré sur Twitter avec profusion de « merry », « christmas », « family », etc.
Vivons mobiles !
On apprend également que les Twittos les plus « heureux » sont généralement ceux qui ne twittent pas de chez eux. Plus ils s’éloignent de leur lieu d’habitation (plus de 800 Km), plus ils semblent optimistes. Réciproquement, les twittos les plus moroses sont ceux qui se connectent de chez eux, ou près de chez eux. On peut sans doute expliquer ces données par le fait que les vacances ou les séjours à l’étranger incitent naturellement à l’optimisme et à des échanges positifs et affectueux.
Cet outil prometteur pourrait bientôt s’élargir à l’analyse de douze nouvelles langues. Initié par un organisme de recherche à but non lucratif de l’université du Vermont, l’hédonomètre devrait étendre son analyse sur Google Trends, le New York Times et les blogs.
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