Il existe des dizaines d'applications capables de nous "pimper". Il est aujourd'hui facile de retravailler son teint, redresser son nez, effacer quelques rides et se blanchir les dents avant de poster une photo sur les réseaux sociaux. Mais une nouvelle application baptisée MakeApp (gratuite pour 5 essais puis 0.99 dollars) est arrivée sur le marché. Celle-ci, comme ses concurrentes, vous permet d'ajouter un filtre sur vos photos afin vous maquiller, mais pas que. Si MakeApp fait autant parler d'elle, c'est qu'elle permet également de prendre une personne maquillée en photo et grâce au filtre "Remove", de la voir au naturel, sans blush, ni mascara.
Grâce à un système d'intelligence artificielle, l'application détecte les zones colorées du visage et les remplace par un teint selon elle, plus "naturel". Nous l'avons testée. Le résultat sur nos journalistes maquillées est bluffant. Mais après l'avoir utilisée sur l'une d'entre elles qui ne portait ni poudre, ni fond de teint, nous nous sommes aperçues que MakeApp ajoutait tout de même des rougeurs au visage, des imperfections, des cernes et des rides. Résultat : même sans maquillage, vous prenez 10 ans.
Cette application, outre son côté divertissant qui permet de voir à quoi ressemblent nos amies et les stars sans maquillage, pose tout de même un problème : celui des hommes qui voudront à tout prix voir à quoi ressemble leur nouvelle rencontre sans maquillage, au travers d'une application. En outre, MakeApp ne va-t-elle pas contribuer à durcir le jugement sur l'aspect physique et renforcer le culte du beau, déjà très présent dans notre société ?
Plusieurs médias comme le site Bustle alerte sur l'aspect "sexiste" de l'application. Le fondateur de l'application Ashot Gabrelyanov a répondu à la polémique dans les colonnes de Buzzfeed : "Nous avons construit MakeApp comme une expérience et l'avons sortie il y a quelques mois, explique-t-il. Malheureusement, la couverture médiatique de l'application ne s'est concentrée que sur sa fonction de démaquillage et on nous a catalogués comme 'une bande de mecs qui essayait de blesser les femmes'. C'est juste si loin de la réalité". Mouais. Difficile de savoir si Ashot Gabrelyanov, propagandiste russe pro-Poutine selon Business Insider et ancien dirigeant du site d'informations "LifeNews" qui s'adresse à un lectorat pro-life (contre l'avortement et l'euthanasie) dit vrai. A vous de juger.