C’était trop beau pour être vrai: « Juste au cas où vous ne seriez pas déjà assez jaloux des Français, de leur décontraction, de leurs accents adorables, et de leur détermination collective à contrôler les calories, sachez qu’ils viennent d’interdire à leur patron de les déranger au terme de leur journée de travail », introduit le journal britannique The Guardian. Et de poursuivre: « Les syndicats ont signé un nouvel accord contraignant demandant aux employeurs de “déconnecter” hors des horaires de bureau ».
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L’article, beaucoup repris à l’étranger, n’en relaie pas moins une mauvaise interprétation d’un papier publié dans les Echos, comme le souligne le blog des Décodeurs sur le site lemonde.fr. Surtout, l’article parle d’un millions de personnes concernées, alors qu’en fait, seules 250.000 personnes seraient concernées - non soumises aux 35 heures, mais à un régime spécial, décompté en jours. D’où cette interdiction de continuer à bosser au-delà de 18 heures.
Aussi incomplète que l’information ait pu être, la question de la « déconnexion » n’en reste pas moins pertinente. Dans un environnement toujours plus ultra-connecté, avec un accès internet jusque dans nos poches, on peut légitimement se demander si les sollicitations professionnelles hors des heures de bureau peuvent être assimilées à du travail tout court. Nul doute en tout cas que le buzz provoqué par le Guardian puisse donner une valeur d’exemple à l’accord passé en faveur de ces 250.000 salariés… et donner des idées aux syndicats.