Dans 80% des cas, les victimes de viol connaissent leur agresseur. C'est pour ne pas oublier ce chiffre que Pauline, une jeune femme de 27 ans, a décidé de lancer samedi 30 août le Tumblr « Je connais un violeur ». Des dizaines de femmes y racontent leur calvaire et dressent le portrait de leur agresseur : pour l'une, il s'agissait d'un petit ami, pour une autre d'un collègue, pour une troisième d'un cousin. « C'était A., mon gentil amoureux du lycée, mon premier petit-ami "sérieux". », « J'ai grandi avec lui. En couple avec ma mère, il m'a élevée depuis ma plus tendre enfance. », « C'était mon compagnon. J'avais une vingtaine d'années, lui la quarantaine. » Depuis ce week-end, plus d'une centaine de témoignages ont ainsi été postés sur le Tumblr, très relayé sur les réseaux sociaux. Pour les victimes, une seule règle doit être respectée : les personnes décrites ne doivent en aucun cas pouvoir être identifiées.
« L'image du violeur psychopathe vivant en marge de la société est un mythe qui ne concerne qu'une faible minorité d'entre eux » explique Pauline en introduction de son Tumblr. Mais a-t-elle rappelé lundi dans un post, « en laissant la parole aux victimes, je veux montrer qu'il n'y a PAS de violeur type. Ils ont tous les âges, peuvent être beaux et charismatiques, banals ou laids, rugbymen ou rachitiques, cadres supérieurs ou chômeurs. Mais tous sont des criminels que rien n'excuse. » Interrogée par 20 Minutes, la jeune femme revient sur son initiative : « J'ai moi-même vécu des choses. Et, à l'époque, je n'ai pas été crue, notamment par mes proches, par ma famille. » Pauline souhaite ainsi, par le biais de ce Tumblr, « inviter les femmes à quitter le déni et la culpabilité qui les tiennent. Certaines femmes se trouvent des fausses excuses. Par exemple, on m'a dit : "Non, ce n'était pas un viol parce qu'il ne m'a pas frappée". » Selon les chiffres avancés par la jeune femme, « un cas sur 10 seulement est signalé à la police et 97% des violeurs ne passent pas la moindre journée en prison ». Raison de plus, donc, pour déconstruire les a priori : « C'est vraiment nécessaire pour que les victimes soient reconnues… », insiste la créatrice du Tumblr dans 20 Minutes.
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