Milada est une jeune tchèque de 10 ans. Blonde aux yeux bleus, elle est arrachée à sa famille et échappe ainsi au massacre de son village. Elle est emmenée en Pologne, dans un centre où on lui apprend mois après mois à devenir une bonne petite allemande, une parfaite aryenne. La première étape de cette transformation ? Son prénom. Elle s’appellera désormais Eva.
Ce livre, tiré de faits réels est un bijou. Le sujet est douloureux, bouleversant, mais n’est jamais traité de façon misérabiliste. Joan M. Wolf nous offre un autre regard sur le nazisme. Elle nous raconte l’absurdité d’une idéologie fondée sur la supériorité d’une race sur les autres. Ces idées pousseront la création d’un programme aberrant : « Lebensborn », la source de vie. Sur tous les territoires occupés, des enfants sont arrachés à leur famille d’origine pour être germanisés puis adoptés par la bonne société nazie. Mais ce récit est également celui d’une jeune fille qui résiste intérieurement, qui lutte pour ne jamais oublier qui elle est, ni d’où elle vient. Le livre pose ainsi la question de l’identité en construction de l’adolescente.
Très bien documenté, « Ils m’ont appelée Eva » est destiné à de jeunes adolescents. Néanmoins, il est à conseiller aux curieux de tous âges. Ce récit à la 1ère personne est également pudique, juste et précieux pour les jeunes générations. Il peut servir de support à l’enseignement scolaire qu’il complètera parfaitement.