On ne verra bientôt plus de démonstrations de dompteur de lions ou de courses d'autruches sur les pistes de cirques irlandaises. Ce pays européen vient en effet d'interdire l'exploitation des animaux sauvages dans les numéros de cirque. Une décision saluée par l'ONG de défense des animaux People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) dans un communiqué dévoilé vendredi 10 novembre. Le texte de loi signé jeudi 9 novembre par le ministre irlandais de l'Agriculture Michael Creed concerne spécifiquement les animaux sauvages utilisés dans les numéros de cirque (éléphants, chameaux, lions, etc).
"C'est un choix progressiste, qui démontre notre engagement envers le bien-être animal" estime le ministre. Une législation avait déjà été adoptée par le pays en 2013, visant à préserver la santé et le bien-être animal et dans laquelle s'inscrit cette nouvelle restriction. La loi vise notamment à protéger les animaux contre les violences et les maltraitances, comme les blessures et les maladies, ainsi que contre l'exposition au stress ou à la peur.
Tout manquement à cette loi qui sera mise en application dès le 1er janvier 2018 en Irlande sera passible d'une amende pouvant atteindre jusqu'à 250.000 euros et d'une peine de 5 ans d'emprisonnement, précise le communiqué. Conscient qu'une telle mesure aura un effet important sur l'industrie du cirque, le ministère de l'Agriculture a affirmé dans un communiqué que "des dispositions modernes en faveur des animaux amèneront le public à être plus à l'aise avec les spectacles de cirque". Il rappelle également que le nombre d'animaux sauvages employés dans les compagnies itinérantes de cirque a fortement chuté depuis ces dix dernières années. Preuve que ce mode de spectacle commence à s'essouffler au profit d'une nouvelle tradition plus respectueuse du bien-être des animaux ?
C'est en tout cas l'opinion de la PETA France. Dans son communiqué, l'ONG félicite l'Irlande pour son initiative et encourage la France à l'imiter. "Le gouvernement irlandais l'a compris : les moeurs ont changé et le public comprend qu'il est immoral d'enfermer et d'exploiter ces individus sensibles et intelligents. La plupart des gens ne souhaitent pas cautionner cette cruauté et se tournent vers des spectacles n'exploitant pas d'animaux à la place. Il est grand temps que la France suive le pas et prenne à son tour la décision progressiste d'interdire les cirques avec animaux au niveau national."
S'il n'existe en effet aucune restriction à échelle nationale en France concernant l'utilisation d'animaux sauvages pour des numéros de cirque, un dispositif permet cependant aux communes de s'opposer à ce type de représentation. Au total, 42 villes françaises ont déjà usé de ce pouvoir comme Ajaccio, Yerres, La Ciotat ou Bagnolet. En mai dernier, le cirque Bouglione a été le premier en France à abandonner les spectacles avec animaux, rappelle l'AFP.
À ce jour, 29 pays du monde (dont 19 en Europe) interdisent totalement la présence d'animaux, sauvages ou non, dans les cirques. L'Irlande est le 42e pays à avoir adopté cette mesure. Il figure juste derrière l'Italie, qui a également annoncé cette semaine l'entrée en vigueur de l'interdiction des animaux sauvages sur les pistes de cirque. La Suède a été le premier pays à instaurer la restriction totale d'animaux sauvages dans les cirques (1988), suivie de la Finlande (1996) et de l'Israël (1998).