« Nous prenons acte » du pacte de responsabilité, indique Dietmar Hornung, analyste à l’origine de cette décision de l’agence Moody’s, cité par le journal La Dépêche. Et de rappeler: « il nous manque un grand nombre de détails » sur ce pacte. Il craint notamment que le « large consensus » sur lequel repose le pacte rende sa mise en oeuvre difficile. Selon l’analyste, la réalisation et l’efficacité de ces initiatives « se heurte à la persistance de rigidités », et à des « tensions politiques et sociales ».
>> Selon vous, faut-il ignorer les menaces des agences de notation ? <<
L’agence de notation Moody’s a donc décidé de maintenir la note de la dette souveraine de la France à aa1, la seconde meilleure dans le classement de cette agence de notation - tout en l'assortissant d'une perspective négative. La France peut donc toujours emprunter à moindre coût sur les marchés financiers. Néanmoins Moody's « attend de voir » les effets réels du pacte de responsabilité sur l'économie de l'hexagone. Et craint la mise en application effective de ce pacte qui prévoit des contreparties en faveur des partenaires sociaux. D’où la perspective « négative » qui implique que l’agence se réserve le droit d’abaisser d’un cran cette note à moyen terme.
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De son côté, le ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, s’est félicité hier soir d’une décision de l’agence de notation américaine qui « reflète les atouts reconnus de la France ». Et de rappeler: « c’est la deuxième décision positive concernant la France après celle de Fitch » - autre agence américaine ayant décidé de maintenir sa note, mais avec une perspective stable. Interrogé par l’AFP sur le scepticisme de l’agence Moody’s quant à la mise en oeuvre du « pacte de responsabilité », Moscovici s’est montré rassurant: « pendant les trois mois qui viennent nous allons bâtir ce pacte […] nous avons pris la bonne direction », a-t-il estimé.