C'est la nouvelle théorie en date cherchant à donner un sens à l'énigmatique sourire de La Joconde (1503-1506) et qui risque chiffonner les détracteurs de la « théorie du genre ».
Selon William Varvel, si Mona Lisa, la célèbre modèle de Léonard de Vinci, esquisse un sourire, c'est pour revendiquer « les droits théologiques des femmes ». Cet ancien mathématicien, amateur d'histoire de l'art à ses heures perdues, dit avoir consacré douze ans à l'étude de l'œuvre de Léonard de Vinci. Il en a même tiré un livre, La Dame parle, les secrets de Mona Lisa (The Lady Speaks, aux éditions Brown Books), dans lequel il étaye son étonnante théorie. Dans une interview accordée à l'AFP, William Varvel n'en démord pas : si Mona Lisa sourit, c'est pour faire « une sorte de déclaration pour les droits des femmes » et notamment revendiquer la prêtrise des femmes. S'il reconnaît n'avoir jamais eu l'occasion d'admirer en vrai le chef d'œuvre du maître italien, William Varvel a en a néanmoins étudié des livres la symbolique. Pour lui, Léonard de Vinci a « émaillé le tableau de quarante symboles, tirés des vingt-et-un vers du chapitre quatorze du Livre du prophète Zacharie », dans l'Ancien Testament. Traduction ? Pour Léonard de Vinci, « que l'on pourrait aujourd'hui qualifier de gauchiste », la société idéale représentée symboliquement « ne pouvait exister que si l'exercice du ministère de Jésus-Christ était reconnu à la fois pour les hommes et pour les femmes ».
Aussi moderne que soit la théorie défendue par William Varvel, pas sûr toutefois qu'elle fasse l'unanimité auprès des historiens de l'art.
C'est l'une des autres thèses - extravagante - émise sur l'identité de La Joconde. D'ailleurs, son auteur, le président du Comité national pour la valorisation des biens historiques Silvano Vincenti, a été qualifié « d'hurluberlu » par la direction du Louvre. Selon ce dernier, derrière l'énigmatique souriez de Mona Lisa se cacherait en réalité... un homme ! Et pas n'importe lequel : l'amant de Léonard de Vinci. Silvano Vincenti affirme en effet que La Joconde représente Salai, un fidèle assistant de Léonard de Vinci, avec qui il aurait entretenu une « relation ambiguë ».
Pour appuyer sa théorie douteuse, Silvano Vincenti a comparé La Joconde à Saint Jean Baptiste, un autre tableau de Léonard de Vinci pour lequel Salai lui a servi de modèle. Il affirme aussi mordicus avoir repéré dans les yeux de Mona Lisa les initiales « L » et « S », la sienne et celle de son supposé amant. Pourtant, le Louvre a formellement démenti cette hypothèse. « Le tableau a été soumis à toutes les analyses de laboratoire possibles en 2004 et en 2009. Aucune inscription (lettre ou chiffre) n'a été décelée lors de ces examens » a-t-il déclaré. La science : 1, Silvano Vincenti : 0.
La thèse défendue par Lillian Schwartz est peut-être davantage plausible. Dans un article paru en 2003 dans la revue Scientific American, l'historienne de l'art affirme que La Joconde n'est autre qu'un portrait féminisé de Léonard de Vinci. Si pour le moment, cette hypothèse ne fait pas l'unanimité, elle a été confirmée par une autre historienne de l'art, Nicola Vacca, en 2009, qui a procédé à une comparaison numérique entre le tableau représentant Mona Lisa et un autoportrait du maître italien vieillissant. Le romancier Serge Bramly, quant à lui, dans la biographie qu'il a consacrée à Léonard de Vinci, avance que Mona Lisa est la défunte mère du peintre.
Qui était alors Mona Lisa ? Si l'on ne pourra très certainement jamais être certain de l'identité de la célèbre jeune femme, nombre d'historiens de l'art avancent qu'il s'agit vraisemblablement de Lisa Gherardini, née Lisa Di Giocondo, l'épouse d'un marchand de soie de Florence. À moins que le tableau ne représente en réalité Bianca Giovanna Sforza, fille du duc de Milan, comme l'affirment certains experts.