Société
La Première ministre australienne se révolte contre le sexisme et la misogynie
Publié le 30 octobre 2012 à 18:31
Par Marion Roucheux
La dirigeante australienne Julia Gillard a marqué les esprits au début du mois en sortant une tirade mémorable de 15 minutes contre le sexisme du chef de l'opposition Tony Abbott. En tapant ainsi du poing sur la table, la Première ministre a gagné trois points de popularité en Australie et renforcé ses galons de féministe engagée.
La Première ministre australienne se révolte contre le sexisme et la misogynie La Première ministre australienne se révolte contre le sexisme et la misogynie© Facebook/Julia Gillard
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La vidéo a fait le tour du Web et a déjà été visionnée plus de 2 millions de fois. Celle qui crée ainsi le buzz est Julia Gillard, la rousse et dynamique dirigeante australienne, nommée Première ministre en 2010, qui a renvoyé dans les cordes le chef de l’opposition conservatrice Tony Abbott. En cause ? Le sexisme et la misogynie de ce dernier, qui ont exaspéré au plus haut point la dirigeante australienne. Alors que Tony Abbott demandait la démission du président du Parlement Peter Slipper accusé de harcèlement sexuel par un membre de son équipe, Julia Gillard est montée au créneau pour défendre M. Slipper et par la même occasion s’attaquer au leader de l’opposition. « Je ne recevrai pas de leçons sur le sexisme et la misogynie de la part de cet homme et le gouvernement ne recevra pas de leçons sur le sexisme et la misogynie de la part de cet homme, ni aujourd’hui ni jamais », a-t-elle commencé. Avant de se lancer dans une longue tirade, d’une voix pleine de colère contenue : « le leader de l’opposition dit que des gens qui sont sexistes et sont misogynes ne sont pas dignes des plus hautes fonctions de ce pays, alors j’espère que le leader de l’opposition a une feuille de papier toute prête devant lui pour rédiger sa propre démission car s’il veut savoir à quoi ressemble la misogynie dans l’Australie contemporaine, il n’a pas besoin de demander une motion spéciale à l’Assemblée nationale, il a besoin d’un miroir ».

« Superwoman contre le sexisme »

Il faut rappeler qu’une guerre sourde se mène entre les deux leaders, M. Abbott n’hésitant pas à multiplier les critiques sexistes et insultantes envers la Première ministre, qui s’est ainsi faite traiter de « sorcière » ou encore de « pute ». Mme Gillard, non mariée à son compagnon et ayant fait le choix de ne pas avoir d’enfants s’était également attirée toutes sortes de critiques à ce sujet : un député conservateur avait ainsi provoqué un tollé en 2007 en estimant qu'une femme « délibérément stérile » ne pouvait conduire les affaires du pays et encore moins des questions d’Éducation, argument repris quelques temps plus tard par M. Abbott. Face à la multiplication des remarques sexistes et misogynes, le dictionnaire Macquarie envisage même de modifier la définition du mot « misogynie ». À « haine des femmes », l’ouvrage australien propose d'ajouter « préjugés ancrés contre les femmes ».

Suite à sa tirade, un sondage publié le 22 octobre a vu la cote de popularité de Mme Gillard augmenter de trois points tandis que celle de M. Abbott chutait de quatre points. Et sa popularité a crû à l’international : les médias se sont empressés de reprendre ses propos, applaudissant cette « sacrée putain » (Jezebel) ou encore cette « superwoman contre le sexisme » (The Observer).

Revoir la tirade de Julia Gillard :



Crédit photo : Facebook/Julia Gillard

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