Transformer son expérience professionnelle en diplôme, faire reconnaître de façon officielle ses acquis : voici les principales missions qu’offre la VAE. Mis en place en 2002, ce dispositif permet la justification d’un savoir-faire. Il est aussi l’occasion de pouvoir évoluer en interne au sein d’une entreprise ou de passer un concours de la fonction publique nécessitant un certain niveau d’études. A ce jour pas moins de 15 000 diplômes sont recensés en France, et 4 800 sont accessibles par la VAE.
La VAE est un droit individuel : tout le monde peut y prétendre, quelque soit son âge, sa nationalité, son statut, son niveau de formation. Seule obligation : avoir au moins 3 ans d’expérience salariée, non salariée ou bénévole, en rapport avec la certification visée.
Depuis sa création, 107000 candidats ont obtenu une certification par la voie de la VAE. Mais cette démarche exige une réelle motivation professionnelle et personnelle. La VAE n’est pas qu’une simple formalité.
Quels sont les titres et les diplômes accessibles par la VAE ?
Vous pouvez obtenir tout ou partie d’un diplôme, un titre, un certificat de qualification professionnelle par la reconnaissance officielle des acquis issus de vos expériences et donc sans suivre de formation. Deuxième possibilité : accéder directement à une certification sans justifier au préalable de votre niveau d’études. La dispense est fondée sur les compétences professionnelles acquises par le candidat.
Terrafemina a recensé les principales offres de formation accessibles par la VAE.
- Les diplômes de l’enseignement technologique de l’Education Nationale : CAP, BT, BEP, BP, BAC pro, Bac technologique, BTS, BMA mais aussi les diplômes des métiers d’art (ébénisterie, céramique, broderie, armurerie…)
- Certains diplômes du Ministère de l’Agriculture (CAPA, BEPA) du Ministère de la Jeunesse et des Sports (BAPAAT, BEATEP, BEES), du Ministère de l’Emploi et de la solidarité peuvent également être délivrés.
- Certains diplômes de l’enseignement supérieur : DUT, licence, licence pro, master pro et recherche.
Il est également intéressant de signaler que les diplômes délivrés par les grandes écoles de commerce et d’ingénieurs peuvent être délivrés dans le cadre d’une validation d’acquis.
D’autres formations restent en revanche inaccessibles à la VAE. C’est le cas pour la profession d’infirmière. Certaines universités exigent parfois de passer par la validation d’un niveau intermédiaire (licence) pour accéder à un master.
Pour plus de précisions, retrouvez la liste complète sur le site de la RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles).Toutes les informations sur les compétences exigées et les activités visées y sont définies.
S’informer dans un PIC
En premier lieu, vous devez préciser votre projet professionnel et choisir la formation la plus adaptée. Pas forcément facile.
Sachez qu’il existe des PIC (les Centres et Points Information Conseil) placés sous la responsabilité des Conseils Régionaux un peu partout en France. Vous pourrez y trouver les certifications reconnues par l’Etat (niveau I à V). Tous les renseignements nécessaires peuvent être demandés auprès d’un conseiller VAE. A cette occasion, vous pourrez analyser la pertinence de votre projet et vous réorienter le cas échéant. Cet entretien permettra également de vous éclairer sur les textes juridiques et les offres de certification régionale et nationale. Cette étape peut également être l’occasion de vous aider à constituer votre premier dossier, pour l’étape de recevabilité.
Pour trouver le pic le plus proche de chez vous : cliquez-ici.
La préparation de son projet de validation
Une fois que vous aurez trouvé l’intitulé du diplôme auquel vous souhaitez prétendre, vous devrez remplir un formulaire de recevabilité de la demande. Si votre dossier est retenu vous pourrez alors poursuivre la démarche de demande de validation des acquis. Cette étape varie suivant les organismes certificateurs. Alors que certains s’attachent simplement à vérifier si le candidat remplit les critères administratifs exigés, d’autres ont vocation à estimer la réussite partielle ou totale du candidat. Bien que l’accompagnement pour la réalisation du dossier de présentation de l’expérience soit facultatif, elle reste vivement conseillée. Elle permettra d’élaborer le dossier, de s’exercer à la mise en situation professionnelle et éventuellement de préparer l’entretien avec le jury. Chaque organisme certificateur n’opte pas pour le même mode d’accompagnement (variation en terme d’heures, suivi individuel et collectif, modalités pédagogiques mises en œuvre). Pensez à bien vérifier si votre demande coïncide avec le diplôme choisi !
Le dossier
Vous devrez mentionner le diplôme auquel vous prétendez et présenter votre parcours, les activités exercées en rapport avec le titre sollicité pour votre VAE. Pour cela, vous fournirez les justificatifs qui attestent de vos trois années d’activités professionnelles ainsi que les photocopies des diplômes obtenus. Dans un deuxième livret, vous présenterez votre travail, son contexte, les taches réalisées et vos responsabilités. Veillez à ne rien négliger de votre parcours. C’est à vous de parvenir à convaincre le jury qui examinera votre dossier.
Notez bien que ce n’est pas parce que votre demande est recevable que la validation est effective !
La validation devant le jury : l’ultime étape…
Les membres du jury composé de professionnels et choisi par les organismes certificateurs examinent et analysent le dossier présenté par le candidat à une VAE. Ils évaluent ses compétences lors d’une mise en situation professionnelle. A la suite de cela, un entretien peut également avoir lieu. A l’issue des délibérations du jury, vous pourrez obtenir une validation totale, partielle ou… un refus.
Poursuivre son projet
Si vous obtenez seulement une validation partielle, vous pourrez bénéficier d’un accompagnement par les organismes certificateurs afin d’éviter un abandon en cours de validation. Une période de formation peut alors vous être proposée. Pour cela vous devez retourner voir votre accompagnateur de projet dans un PIC près de chez vous. N’oubliez pas que le jury reste souverain dans sa décision de validation.
Jusqu’au BTS (Brevet de Technicien Supérieur), l’inscription au VAE est gratuite. En ce qui concerne l’enseignement supérieur, prévoyez des frais d’inscription et de jury. En revanche, la somme exigée n’excède jamais les 1500 euros. Ce montant peut néanmoins être financé. Certains organismes prennent en charge les frais. Dans le cadre du DIF (droit individuel à la formation), du plan de formation ou du congé VAE, les salariés peuvent s’adresser à l’OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé) de leur secteur d’activité professionnel. Par ailleurs, l’AGEFI PH aide les candidats handicapés dans leur démarche. Enfin, le conseil régional peut prendre en charge les demandeurs d’emplois.
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