Après s'être mis au défi de boire cul-sec la plus grande quantité d'alcool possible (la necknomination), de plonger dans l'eau pour ne pas avoir à inviter ses amis à dîner (à l'eau ou un restau), ou de s'asperger de substances inflammables avant de gratter une allumette (Fire Challenge), les adolescents sont encore montés d'un cran dans la stupidité en inventant le "Jeu des 72 heures".
Le principe de ce nouveau défi Facebook ? Disparaître sans laisser de traces pendant un, deux ou trois jours, sans prévenir ses parents ou ses proches. L'ado retrouvé avant que la fin de son défi doit recommencer.
Une seule fugueuse recensée jusqu'à présent
C'est à ce jeu aussi immature que dangereux que s'est plié Emma, 13 ans. Jeudi 23 avril au matin, cette ado originaire de Valenciennes quitte sans mot dire le domicile de ses parents, plongeant ces derniers dans une folle inquiétude. Craignant qu'elle ne se soit enfuie avec un homme de 63 ans avec qui elle entretenait une liaison amoureuse, les parents d'Emma ont finalement vu leur fille réapparaître dimanche 26 avril.
Interrogée par les autorités en charge de l'enquête, la jeune fille a reconnu qu'elle avait relevé un défi lancé sur les réseaux sociaux, mais est restée évasive sur l'endroit où elle est restée cachée pendant trois jours. "La mineure est restée très floue sur ce qu'elle avait fait pendant cette fugue refusant de donner les noms des personnes qui l'auraient aidée", a commenté le parquet de Valenciennes.
Pour le moment, Emma semble être la seule adolescente à s'être pliée au jeu des 72 heures. Ce qui n'empêche pas les autorités de s'inquiéter et de multiplier les messages de prévention. Le risque ? Que ce défi ne devienne à la mode et que les cas de disparitions soudaines d'adolescents se multiplient. "Plus on en fait l'écho, même de façon négative, plus ça va donner des idées aux gamins. Un cas, ce n'est pas suffisant pour en parler. Ça ressemble davantage à un hoax qu'à un réel phénomène", commente le président de l'association Assistance et recherche de personnes disparues (ARPD) Thierry Coulon.
En 2013, 47 759 mineurs ont fugué en France, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Ils seraient plus de 50 000 à en avoir fait de même l'an dernier.