Au nom des restrictions budgétaires en temps de crise, les députés conservateurs portugais ont adopté, mercredi 22 juillet, un projet de loi instaurant un ticket modérateur pour les femmes ayant recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG), alors que cette opération était depuis 2007 totalement prise en charge par l'Etat. Les femmes désirant se faire avorter devront par ailleurs obligatoirement se rendre au Planning familial et subir un examen psychologique préalable.
Le vote de ce projet de loi réactionnaire a été accompagné d'échauffourées, des militants s'étant introduits pendant la session parlementaire. "Honte ! Honte !", ont-ils crié à l'adresse de la coalition gouvernementale de centre-droit responsable de ce texte rétrograde.
Si ce projet de loi est moins radical que celui présenté par les conservateurs espagnols en 2012 et finalement abandonné à l'issue d'une forte mobilisation, il représente cependant un recul pour les Portugaises qui pourraient avoir à payer jusqu'à 50 euros pour un avortement.
Une somme non négligeable pour les plus pauvres d'entre elles, qui seront les premières victimes de ce projet de loi. "La mise en place d'un ticket modérateur est un facteur d'aggravation des inégalités sociales, et peut pousser de nombreuses femmes à l'avortement clandestin", a ainsi réagi le Mouvement démocratique des femmes du Portugal.
Au moment où le projet était débattu, 5 000 personnes se sont rassemblées devant le Parlement à l'appel de la principale centrale syndicale portugaise, pour protester contre la politique d'austérité du gouvernement et appeler un chgangement politique.
Le Guardian rappelle que les Portugaises ont obtenu le droit d'avorter jusqu'à la dixième semaine de grosses à la suite d'un vote par référendum en 2007. Avant cela, elles encouraient jusqu'à trois ans de prison, excepté en cas de grossesse issue d'un viol ou de risque pour la vie de la mère ou du bébé.