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C'est un constat, la société française souffre aujourd'hui de ne pas savoir suffisamment accorder de seconde chance, au risque de brider l'audace de sa jeunesse et de tous les talents dont la France est riche.
Dans le champ économique, le totem de cette stigmatisation de l'échec était "l'indicateur 040", qui marquait au fer rouge tout entrepreneur ayant déposé le bilan au cours des trois années précédentes. Je me suis battue lors des Assises de l'Entrepreneuriat pour supprimer cette injustice. En septembre 2013, 140 000 dirigeants ont reçu un courrier de la Banque de France les informant qu'ils seraient dorénavant traités avec les mêmes égards que n'importe quel nouveau créateur d'entreprise.
>> Création d'entreprise : briser le tabou de l'échec grâce aux Afterfails <<
Cette avancée n'est qu'une première étape dans le combat pour le droit au "rebond", si crucial pour la réussite de notre pays : les audacieux sont plus que jamais les moteurs de la croissance et de la création d'emplois en France, qu'il s'agisse d'entrepreneurs ou de porteurs de tout type de projet innovant.
Oser, échouer, recommencer : c'est l'enseignement de la vie, c'est ce qui nous fait avancer et nous améliorer, et pourtant, en France, c'est vu comme une anomalie. Depuis avril 2013, les choses ont commencé à bouger, mais la reconnaissance d'un droit à la seconde chance est un combat de longue haleine - et un combat qui englobe toute notre société !
J'ai commandé à IPSOS un sondage sur le rapport des Français à l'échec. Les chiffres sont éloquents : si 94% des sondés reconnaissent que l'on apprend toujours de ses échecs, que l'on en tire un enseignement inestimable, pour de futures réussites, l'échec scolaire ou professionnel demeure perçu par 69% comme un accident dont on peine à se relever, une cassure qui peut irrémédiablement infléchir une vie.