"OK, maintenant que tous les grossophobes sont là...". Sur la plateforme TikTok, la queen Lizzo a pour habitude de partager ses entraînements sportifs confinés et appliqués. Des échauffements motivants au possible mais qui, hélas, n'engendrent pas que les commentaires les plus bienveillants du web. En vérité, l'artiste subit régulièrement des piques "fat shaming" (et "body shaming") : c'est-à-dire des remarques et jugements sexistes qui évoquent avec virulence son image, son poids, son corps, son apparence.
Mais l'espace d'une publication visionnée des millions de fois en cinq jours, Lizzo s'est permise de rabattre ces clapets avec son éloquence habituelle. On l'entend ainsi en off d'une vidéo de "training" : "Hé, je m'entraîne régulièrement depuis cinq ans, et cela peut surprendre certains d'entre vous, mais je ne cherche pas à avoir votre silhouette idéale". L'occasion de déboulonner bien des injonctions à la féminité et autres standards de beauté.
"La santé ne dépend pas seulement de ce à quoi vous ressemblez à l'extérieur, la santé est aussi ce qui se passe à l'intérieur", a poursuivi sur le même ton l'interprète de Juice. Selon la chanteuse, la "silhouette idéale" vantée par bien des internautes (et des magazines) est un leurre. Et le physique des femmes ne concerne nullement les voix anonymes. "Cela n'est pas vos affaires : je suis belle, forte, je fais mon travail", tacle-t-elle. Bravo !
"La prochaine fois que vous voudrez venir voir quelqu'un et le juger, qu'il boive des smoothies au chou ou mange du McDonald's, que diriez-vous de vous regarder vous-même et de vous soucier de votre putain de corps ? Passez une excellente journée", a conclu l'artiste aux huit millions de followers. Sur les réseaux, on se bouscule pour applaudir sa leçon body positive. "Les corps des femmes ne sont pas ouvertes au débat ou à la critique. Occupez-vous de vos oignons !", scande l'autrice Melissa Blake. "Tous ces gens soit disant préoccupés par la santé de Lizzo sont des sacs à merde", a poursuivi la journaliste Jo Bradley. Ça a le mérite d'être clair.
"Vos critiques n'ont aucun effet sur moi. Les critiques négatives ne présentent pas le moindre intérêt dans ma vie, et ils n'ont pas la moindre incidence sur mon quotidien ou mes émotions. Je suis plus heureuse que je n'ai jamais été. Je suis entourée d'amour, et je veux juste répandre cet amour", avait déjà répliqué Lizzo l'an dernier à l'adresse de ses détracteurs. A l'époque, l'artiste avait été la cible d'un cyber-harcèlement très "body shaming" pour avoir osé montrer son string lors d'un match de basketball organisé à Los Angeles. Des mois plus tard, force est de constater que les jugements les plus virulents sont toujours au rendez-vous.
Et pas simplement de la part des internautes anonymes. En début d'année, la spécialiste en fitness et coach de stars Jillian Michaels avait elle aussi taclé le poids de Lizzo ("Je ne me suis jamais dit : "Je suis si heureuse qu'elle soit en surpoids !" [...] parce que ça ne va pas être génial si elle a le diabète"). Des remarques indignes qui n'ont pas été sans réponse encore une fois. "Gardez mon nom hors de votre bouche et regardez-vous dans le miroir avant de venir me chercher", avait spontanément décoché la chanteuse. Et toc.
Un discours qui rappelle encore l'une de ses récentes réparties : "Si vous n'aimez vraiment, vraiment pas mon cul, vous pouvez toujours l'embrasser." Un conseil que l'on ne se lasse pas de prescrire aux haters les plus sexistes.