Véronique Vincelli, sexologue, détaillait au HuffPost: "La lubrification vaginale est une réponse physique déclenchée lors de l'excitation sexuelle chez la femme. Ce liquide clair, formant une enveloppe visqueuse sur la muqueuse vaginale, provient essentiellement de l'intérieur du vagin et est libéré lors de la vasocongestion (phase à travers laquelle les nombreux vaisseaux dans les tissus se gorgent de sang dans la région pelvienne)".
Elle rappelait surtout que le mécanisme n'est pas "nécessairement synonyme de désir !" Et lançait : "Il est important de comprendre qu'une femme puisse ressentir une excitation sexuelle, sans expérimenter cette réaction physique pour autant."
Justement, ce manque de "réaction physique" alors que l'on ressent l'envie de faire l'amour n'est pas rare. Et il existe des causes bien précises, comme des remèdes adaptés, qui peuvent l'expliquer et le résoudre, pour une sexualité épanouie. En voici cinq.
Selon plusieurs études, et rien de révolutionnaire pour nous là-dedans, il faudrait dix à quarante-cinq minutes aux personnes ayant un vagin pour se détendre et être entièrement excitées, comprendre que le sang a afflué dans toutes les parties de la vulve, explique Vanessa Geffrard, éducatrice sexuelle américaine, à Cosmopolitan UK. "Nous aimons penser que notre corps est comme un interrupteur", lance à son tour Azaria Menezes, coach en la matière, "mais nous sommes beaucoup plus complexes que cela".
Inutile de préciser que ce créneau n'est pas encore acquis pour tout le monde, alias certains partenaire un peu trop pressés. Pour y remédier, il est essentiel de s'accorder le temps suffisant pour se mettre dans l'ambiance, laisser faire notre organisme et sentir monter l'excitation. Un petit coup de main - littéralement - de celui ou celle avec qui on passe la nuit n'est pas de refus non plus.
Comme nos cellules sont composées principalement d'eau, un mauvais apport en eau provoque une myriade d'effets néfastes sur l'organisme, qui peuvent inclure la sécheresse vaginale, explique au média britannique le Dr Gueye-Weinstein. Ainsi, d'après l'experte, pour bien jouir il faut d'abord bien boire. Et aussi choisir un produit hygiénique adapté utilisé avec parcimonie afin de ne pas agresser le microbiote vaginal (la flore), ni irriter la zone.
La Dre Marie Veluire, gynécologue sexologue, mentionne également l'importance d'une hydratation locale : "En pratique, il est impossible de bien lubrifier lors d'un rapport sexuel - y compris si la femme est très excitée - si le vagin n'est pas suffisamment hydraté. La lubrification passe par les cellules vaginales, or pour que celles-ci lubrifient correctement, il faut qu'elles soient hydratées correctement pour permettre la transsudation et la sécrétion de mucus lors de l'excitation sexuelle". Elle recommande ainsi de consulter pour obtenir une prescription hormonale adaptée.
Le stress et l'anxiété sont des fléaux intimes, sans aucun doute. Et tous deux susceptibles de causer quelques troubles sexuels. "Outre les conditions physiologiques, les femmes sont particulièrement sensibles à l'environnement psychologique", expose en ce sens le Pr Patrice Lopès, gynécologue-obstétricien, au Figaro Santé. "Le stress, l'anxiété ou une mésentente dans le couple peuvent assécher le désir et sa manifestation physique : l'excitation."
S'il martèle, lui aussi, que l'excitation n'est pas forcément liée à la lubrification ("l'une peut exister sans l'autre et réciproquement"), l'expert insiste cependant sur l'importance de s'accorder du temps pour se relaxer, à base de caresses et autres initiatives qui n'impliquent pas de pénétration.
Les hormones et plus particulièrement les oestrogènes jouent un rôle prépondérant dans notre capacité à être lubrifiée, affirme Futura Sciences qui a interrogé le Dr Francis Collier, gynécologue au CHU de Lille. Au cours de nos vies, leur sécrétion peut parfois avoir tendance à diminuer, comme lors de la ménopause, de la périménopause - une phase qui peut débuter une dizaine d'années avant la ménopause, après la naissance, ou encore après une chimiothérapie.
Les traitements existent pour équilibrer ce changement, et il est nécessaire de consulter son·sa gynécologue pour s'informer.
Kristie Overstreet, docteure et sexologue clinicienne, évoque à Cosmopolitan UK que si l'on associe les relations sexuelles au fait de se "sentir coupable ou sale", cela peut aussi empêcher notre corps de fonctionner sans encombre.
"Que vous ressentiez cela depuis votre enfance ou à l'âge adulte, il est important que vous y remédiiez", avise l'experte. "Si votre esprit vous dit que ce que vous faites est mal, votre corps l'écoutera". Elle recommande ainsi d'explorer tous les sentiments négatifs éprouvés dans cette situation, et de travailler à transformer ces pensées irrationnelles en pensées rationnelles, par exemple en se dirigeant vers un·e thérapeute spécialisé·e dans la thérapie cognitivo-comportementale. "Lorsque vos pensées et vos croyances sur le sexe sont saines et acceptées, votre corps réagira favorablement".
Un cheminement nécessaire pour un bien-être sexuel qui vous comblera.