La scène a de quoi surprendre, voire choquer. Un groupe de 150 étudiantes pakistanaises ont manifesté leur colère après que leur faculté a été rebaptisée « faculté publique pour filles Malala de Saidu Sharif » (Vallée de Swat, nord-ouest), du nom de la jeune blogueuse de 15 ans prise pour cible par des talibans, parce qu’elle avait défendu le droit à l’éducation des filles dans cette région. D’après un responsable du gouvernement local cité par lefigaro.fr, les jeunes filles ont déchiré et caillassé le portrait de Malala placé sur un mur de l’établissement.
Pour justifier leur geste, les étudiantes disent craindre les représailles des talibans, et accusent la jeune Malala d’avoir fui le Pakistan pour la Grande-Bretagne, où elle est hospitalisée pour une grave blessure à la tête. L’une d’entre elles, interrogée par l’AFP, explique : « Nous sommes pauvres, nous ne pouvons pas nous permettre d’être attaquées et nous allons souffrir parce qu’elle s’est enfuie en Grande-Bretagne ». Elles auraient exigé du directeur de la faculté le retrait de la plaque portant le nom de la jeune fille.
Plusieurs écoles de filles au Pakistan auraient été renommées du nom de Malala suite à la tentative d’assassinat dont elle a été victime. Le 9 novembre, une « journée mondiale pour Malala » était organisée par l’ONU et plusieurs ONG, et soutenue par des people tels Angelina Jolie ou David Beckham. Une canonisation un brin excessive de l’adolescente qui n’en demandait pas tant. Elle porte désormais tout le poids de la cause des femmes pakistanaises sur ses épaules, et est pressentie pour se voir attribuer le prochain Prix Nobel de la paix.
Crédit photo : Abaca / Des militants pakistanais lors d'une manifestation silencieuse et pacifique en soutien à Malala, en octobre 2012.
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