Anne Hidalgo (PS), Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), Wallerand de Saint-Just (FN), Danielle Simonnet (FG) et Christophe Najdovski (EELV), ils étaient tous réunis (sauf le dissident de droite Charles Beigbeder qui n'a pas présenté de listes dans l'ensemble des arrondissements de Paris), mercredi 29 janvier, sur le plateau de LCI, en collaboration avec Europe 1 et Le Parisien, pour présenter leurs projets en faveur de la capitale. Sécurité, logement, gestion, les prétendants à la mairie, dont les deux favorites Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo, ont tenté d'exposer leurs programmes. Pierre-Yves Bournazel, porte-parole de la candidate UMP et Ian Brossat, celui de la prétendante PS reviennent point par point sur le débat.
Nathalie Koscisuko-Morizet a réclamé la création d'une police municipale à Paris, parlant « d'injustice » à l'égard des habitants de la capitale où les fonctions de police sont assumées par l'Etat. « La police nationale ne peut pas s'occuper des problèmes d'incivilité et de tranquillité publique au quotidien. Nous souhaitons mettre en place une police de quartier en charge de la lutte contre les incivilités, le système actuel ne fonctionne pas », estime Pierre-Yves Bournazel.
« NKM se dit favorable à la constitution d'une espèce de police de proximité, or c'est la droite qui, au niveau national a tué cette police », fait valoir Ian Brossat. « Par ailleurs, la candidate UMP s'est retrouvée en flagrant délit de mensonge, niant que le gouvernement auquel elle a appartenu avait supprimé 1 700 postes de policiers », poursuit le porte-parole qui plaide pour un maintien du système actuel, consolidé par des effectifs supplémentaires dans les années qui viennent. « La ville a évidemment un rôle à jouer. Je pense, notamment, à avoir des services publics dans les quartiers populaires », conclut-il.
NKM a dénoncé les « gabegies » et la « mauvaise gestion de la municipalité actuelle ». Un discours que reprend Pierre-Yves Bournazel qui prône « une meilleure maîtrise des dépenses publiques pour une maîtrise fiscale ». Le Conseiller régional UMP d'Ile-de-France pointe notamment « des doublons ou des triplons dans les directions de la Ville de Paris » et fulmine contre l'évolution du nombre de fonctionnaires de la ville de Paris, passé de « 39 000 en 2001 à plus de 54 000 aujourd'hui ».
La collectivité, à la fois ville et département, emploie autour de 50 000 fonctionnaires, environ 47 000 en «équivalents temps plein» selon l'exécutif municipal. la candidate UMP promet d'en supprimer 2 500 en cinq ans. Pierre-Yves Bournazel, évoque une « rationalisation » des effectifs.
Une analyse que rejette en bloc le camp d'Anne Hidalgo. Si la candidate prévoit un plan d'économies de 222 millions d'euros d'économies de fonctionnement, hors de question pour Ian Brossat de rogner sur le service public, bien au contraire. « Nous assumons d'avoir et de développer le service public et avoir les personnels en nombre suffisants pour exercer ces missions ». Et l'élu communiste du XVIIIe arrondissement d'asséner : « le seul programme de la droite, c'est un plan social pour Paris ».
Logement : les quartiers du nord-est parisien au coeur du débat
La députée de l'Essonne a promis d'être « un maire bâtisseur », si elle est élue et dénoncé une accession à la propriété réservée aux « très aisés », avant de souhaiter « faire en sorte que les classes moyennes puissent rester à Paris ». Pour se faire, Pierre-Yves Bournazel évoque une « reconquête des portes de Paris », dont La Chapelle et Clignancourt, jugées « prioritaires », par le porte-parole, avec pour ambition de porter dans ces zones « des projets à vocation économique et culturelle, c'est-à-dire amener de l'emploi, des infrastructures culturelles ou sportives qui manquent cruellement aux Parisiens ». « La priorité des crédits de la ville de Paris doit aller aux quartiers dits populaires qui sont aujourd'hui oubliés », assène-t-il.
« La droite est frappée d'amnésie ! », s'indigne Ian Brossat, qui rejette la faute sur la précédente mandature. « Les quartiers du nord-est parisien avait été complètement ignorés par l'ancien maire, Jean Tibéri. Nous avons, depuis, considérablement investi dans les quartiers populaires, notamment en termes de services et d'équipements publics », indique-t-il avant de rappeler l'engagement pris par Anne Hidalgo d'atteindre le seuil de 30% de logements sociaux, d'ici 2030. La candidate socialiste entend consacrer, 2,5 milliards d'euros au logement sur les 8,5 milliards d'euros d'investissements prévus pour les six prochaines années.
Selon un sondage Ifop pour LCI et Le Parisien, publié avant le débat télévisé, Anne Hidalgo remporterait l'élection municipale avec 54 % des voix, contre 46% à Nathalie Koscisusko-Morizet. Au premier tour, la candidate socialiste réunirait 39,5 % des personnes interrogées, devant sa concurrente de l'UMP (36,5 %), précise Le Monde.fr. Le Front national se placerait en troisième place, avec 8 % des voix, en recul d'un point ; la liste du Parti de gauche recueillerait 6 % des votes, en hausse d'un point ; et la liste Europe Ecologie-Les Verts, 5,5 % (contre 6 % au début de janvier).