Les fans de comédies romantiques, les vrais, le savent. Si le genre fait sourire avec condescendance les snobeux du grand écran, quoi de plus difficile que de performer dans cet art ? Le film doit être drôle, sucré sans être cucul, comporter quelques scènes cultes, une héroïne belle qu’on ne déteste toutefois pas et un héros sexy sinon à quoi bon.
« New York Melody » est de ceux-là.
Greta (Keira Khightley, deux kilos au garrot mais on s’est habitués) et Dave (Adam Levine, sexiest man alive 2013), petit couple de musicos, débarquent à New York pour enregistrer l’album de leurs rêves. Las, Dave se laisse emporter par le star-system pendant que cette pauvre Greta traîne sa maigre carcasse dans les jolies rues de la Grosse Pomme alors que c’est elle qui a écrit les paroles de toutes les chansons. Larguée manu militari pour une méchante nymphette de la boîte de prod (on ne fait pas dans la dentelle dans la rom’ com’), Greta s’en va pleurer dans les bars de la ville, pousse la chansonnette et croise le destin de Dan, une ancienne gloire de la production musicale devenu depuis alcoolo, père divorcé et noceur dépressif à la crinière hirsute.
La musique saura-t-elle redonner à cet improbable duo le goût de vivre ? Bon, on ne va pas tout vous raconter non plus, sauf vous dire qu’on a vraiment aimé ce film produit par Judd Apatow, dont on connaît le pif pour les grands crus. On vous dira aussi que vous aimerez sans nul doute la scène culte d’une nuit passée à écouter de vieux tubes en partageant un casque audio comme on le faisait dans le fond du car en colo. Que si vous ne connaissez pas encore Adam Levine (où vivez-vous au juste ?), leader des Maroon 5, vous ne risquez pas de l’oublier. Que Mark Ruffalo is sexy back. Et que les mélodies feel good de cette chipie de Keira vous suivront longtemps après que vous aurez quitté la salle obscure. Car oui, non contente d’affoler les mâles de la planète avec ses airs de petit lutin frêle, la belle nous a sorti de son chapeau un joli brin de voix. Gnagnagna.
Quant à New York, personnage à part entière de cette épopée musicale et personnelle, vous garderez longtemps en mémoire ces images auxquelles le cinéma nous a malheureusement si peu habitués. Ici, point de 5e Avenue, de Central Park ou d’Empire State Building mais de petites ruelles underground aux échelles de fer où la caméra de John Carney nous emmène, filmant chaque recoin avec la passion de celui qui a parcouru la ville à vélo, des heures durant, pour montrer sa belle sous son meilleur jour.
Beaucoup d’amour, donc, dans ce feel good movie. Pas forcément où vous le croyez, mais que vous saurez recevoir à la faveur d’une soirée d’été.