Nuits parisiennes : les Françaises se bourrent la gueule puis rentrent seules

Une journaliste lifestyle du New York Magazine a eu le privilège de loger une nuit au Shangri-La, palace parisien situé dans le XVI^e arrondissement. Encore plus chanceuse, elle y a séjourné un mercredi soir, soit le jour de la « soirée la plus cool de la capitale », d’après ses « amis parisiens très branchés », et d’après Patti Smith… Forte de cette expérience ethnologique édifiante, Alyssa Shelasky propose un debrief en 9 items de sa soirée frenchy dans un article intitulé French Women Don’t Get Wasted (and 8 Other Rules for Partying Like a Parisian). Traduction : « Les Françaises ne se bourrent pas la gueule (et 8 autres règles pour faire la fête comme une Parisienne) ». Billet un brin caricatural que nous réfuterons donc en 3 contre-arguments.

Au risque de contredire un certain L. R. rencontré par la new-yorkaise, les Français ne boivent pas que du champagne, qu’ils réservent plutôt à leurs amis étrangers en visite dans l’Hexagone, en particulier les Anglo-Saxons, so excited à l’idée de boire un bon Moët ou une coupe de Ruinart. Nous, Français(es), buvons du rouge l’hiver, et du rosé l’été*. Des mojitos en happy hour et du rhum-Cocaà partir de minuit. Nous, Français(es) ne craignons pas les taches ni les kilos engendrés par l’alcool, puisque notre garde-robe déborde de robes et chemises Sandro et que nous sommes physiologiquement minces…

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Mais qui est cette personne qui assure à Miss NY Mag que les Parisiennes sont parfois un peu « pompettes » mais jamais saoules ? Conseil à cette journaliste d’investigation pour son prochain reportage dans la ville qui ne dort jamais : interroger les videurs, les chauffeurs de taxi, sans oublier les très patients Uber, Le Cab et Taxis jaunes… Ce sont eux les « chevaliers » qui raccompagnent ces demoiselles, et non les hipsters piliers de bar qui ne tiennent pas plus debout que leurs princesses alcoolisées.

La journaliste croit déceler de l’érotisme dès qu’un dandy en chemise Kooples s’approche de sa cigarette. Voilà bien une illusion que les soirées parisiennes sont capables de vous donner : « vous ne rentrerez pas seule ce soir ». Et pourtant si. Passé minuit et les œillades dans tous les coins, plus personne n’assume sa solitude, se vengeant sur les cocktails et le whisky. Passées 4 heures, les débris encore debout ne sont plus en état de se faire la cour. Sur un malentendu ça peut marcher, mais les plus avisé(e)s rentrent à pied, seul(e)s et marchant de travers sur le pont de Iéna.

En bons joueurs, les Français inviteront cordialement le NY Mag à :

- Boire un cocktail à l’Expérimental, rue Saint-Sauveur (Paris IIe), où les DJ les plus « branchés » n’imposent jamais à leur public de danser dans 4 mètres carrés.

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- Déguster une bière artisanale à la Fine Mousse (Paris XI^e) où la beauté des lieux n’impose pas de discussion sur le style Louis XIV.

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- Se presser sur une péniche au mois de juin un soir de guinguette, pour constater que la sangria, ça tache.

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