Après la saga Harry Potter et le succès qu’on lui connaît, l'écrivaine était attendue au tournant. Ce premier roman moldu s’adresse cette fois à un public d’adultes, et l’auteure fait tout pour marquer la rupture, aussi bien dans l’histoire que dans l’écriture. Aujourd’hui cinquantenaire et milliardaire, J.K Rowling veut passer à autre chose. Ce qui n’a pas empêché les millions de fans du petit sorcier de se ruer sur le dernier roman de leur écrivaine préférée dès sa sortie dans l’espoir de refaire vivre un peu la Pottermania et les ambiances électriques autour des librairies à chaque parution…
Elle l'a dit
« Après Harry Potter, je peux faire ce que je veux ! »
L’histoire
Pagford, petite ville anglaise typique. Les gens y naissent et y meurent, tout le monde se connaît. L’objet de la discorde : la Cité des Champs, quartier installé récemment à la lisière de la ville, où se concentrent drogués, chômeurs et immigrés. Pour ou contre la Cité, la ville est scindée en deux autour de ce débat, à l’image du Conseil paroissial. Et puis un des notables du Conseil meurt subitement, laissant une place vide qui suscite les convoitises…
Le premier paragraphe
« Barry Fairbrother ne voulait pas aller dîner. Une migraine épouvantable le harcelait depuis le début du week-end, et il était embarqué dans une course contre la montre pour rendre un article à temps avant le bouclage du journal local. »
Le mot de la fin
« … et la foule rassemblée détourna les yeux. » Une phrase assez représentative du livre, ça tombe bien. Dans sa satire de l’Angleterre contemporaine, J.K. Rowling dresse le portrait de l’hypocrisie sociale, des comportements de « mouton ».
J.K. Rowling a beau dire qu’elle en a terminé avec les héros ados, ils ont encore bien leur place dans le roman, et les teenagers constituent la moitié de la galerie de portraits qu’elle dresse. Mais elle le fait si bien…
Comme dans les tomes de Harry Potter, l’auteure décrit à la perfection l’Angleterre, ses mœurs, ses ambiances, sa culture. On s'y croirait.
L’embargo et le secret-défense qui ont entouré la sortie du livre pour éviter les fuites. Pour faire une critique, pas moyen de se procurer l’ouvrage avant la parution officielle. La clause de confidentialité de son traducteur français ressemble au contrat de mariage des stars de Hollywood. J.K. Rowling ne serait-elle pas un peu (trop) parano ? A ne vouloir donner aucune info sur l’histoire, on se monte la tête devant tant de mystère et on termine un peu déçu une fois le livre effectivement en main.
Une comédie de mœurs, c’est sympa, mais il n'y a pas de quoi en faire des pages et des pages… On a déjà envie de s’arrêter au milieu. Il aurait fallu muscler plus l’intrigue – ou raccourcir de moitié le livre (soit 340 pages).
« Une place à prendre », éditions Grasset, 682 pages, 24€
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