Il y a peu, c'était la Journée mondiale de la ménopause.
L'occasion de parler d'un sujet qui n'a que peu le droit de cité. On exagère ? Si peu ! En janvier dernier encore, une proposition de congé dédié à la ménopause était sèchement rejetée par le gouvernement britannique. Pourquoi ? Car elle serait "contre-productive" et discriminatoire envers les hommes.
Fin de la blague.
Et aujourd'hui, c'est une nouvelle info qui nous parvient.
Une étude détaillée de la Fondation des femmes (avec la mutuelle MGEN) relayée par le magazine ELLE nous apprend également que cette phase de la vie qui concerne 14 millions de femmes en France serait totalement tabou : seulement 39% des femmes oseraient en parler à leur conjoint.
Et 80% des Français et Françaises estiment qu'il faut ENCORE libérer la parole à ce titre, preuve d'un silence assourdissant... C'est pas gagné.
Toujours selon cette étude de la Fondation des femmes par ailleurs, 38% des personnes sondées considèrent que le sujet de la ménopause est "pénible" et aborder voire carrément "tabou". Au moins, c'est dit.
On juge en outre que la ménopause est "un sujet de femmes" ou de couple, et... C'est tout. Aussi, 37% des femmes pré-ménopausées sondées déplorent de ne pas s'être "suffisamment informées sur le sujet".
C'est bien plus que ça pourtant. En juillet 2022 d'ailleurs, la Commission des femmes et de l'égalité des chances de la Chambre des communes britannique exigeait d'ailleurs toute une réflexion sur la ménopause en milieu pro et les discriminations diverses qu'elle peut susciter envers les employées. Et ce afin de mettre fin à "la stigmatisation et la honte".
Il y a tant à dire sur le sujet : ce qu'il engendre comme sentiments, le système sexiste qui alimente ce mal-être, la manière dont la ménopause a des incidences sur la santé (des enjeux encore étudiés, notamment lorsqu'il est question de ce que l'on appelle "la ménopause précoce"), mais également la situation sociale, professionnelle, les préjugés d'autrui.
"À partir du moment où les femmes franchissent le cap "fatal" de la ménopause, elles sortent du groupe des femmes procréatrices", nous explique la philosophie féministe Camille Froidevaux-Metterie. "Et elles perdent de ce fait ce qui est considéré depuis toujours comme leur principale fonction sociale".
"Et pourtant, les femmes de cinquante ans travaillent, continuent d'avoir une vie amoureuse et sexuelle, se projettent dans l'avenir et s'incarnent au présent !"
Mais pour s'incarner, encore faut-il avoir la liberté d'en parler...