mode
Faire des bijoux à l'effigie de troubles mentaux : bonne ou mauvaise idée ?
Publié le 30 mai 2018 à 18:14
Par Marguerite Nebelsztein
Une marque de bijoux a voulu lancer une gamme pour sensibiliser le grand public aux maladies mentales mais elle récolte la colère de certains internautes.
Un collier de la marque ban.do Un collier de la marque ban.do© ban.do
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Cela ressemble au premier abord à une bonne idée. Le site de création de bijoux ban.do a voulu déstigmatiser les troubles mentaux comme la dépression ou l'anxiété à l'occasion du mois qui leur est consacré. Il a mis en vente des colliers un peu particuliers. Chacun des modèles, en or ou en or blanc, représente le nom d'une maladie, comme bipolaire, anxiété ou dépression.

L'intégralité des bénéfices de la vente de ces colliers ira à l'association Bring Change to Mind ("Apportez le changement à l'esprit"), dédiée à réduire la honte qui entoure les maladies mentales et à sensibiliser les mentalités. Un pour cent des profits de l'entreprise sur le mois de mai ira également à cette organisation.

Mais des internautes ont réagi : au coeur de la polémique, la démarche de faire de la mode autour des maladies mentales. La marque s'est donc pris des tombereaux de commentaires négatifs sur ses comptes Instagram et Twitter.

Une internaute a par exemple posté la photo des colliers avec le seul commentaire "oulà" et a recueilli plus de 21000 likes.

Certains se demandent si des personnes qui ne souffrant pas de ces troubles ne vont pas acheter ces colliers pour juste être "cool", comme cette internaute : "Cela n'explique pas à quel point cela est totalement déplaisant. Ma dépression et mon anxiété ou d'autres maladies mentales ne sont pas votre -action à la mode- "

Une autre ironise : "J'ai un ami noir, c'est ok", alors que la créatrice de la marque a expliqué être bipolaire.

La fondatrice de cette marque basée à Los Angeles, Jen Gotch, qui a dessiné les colliers répond qu'elle a elle-même combattu sa bipolarité. Elle espère que ses bijoux seront un point de départ pour entamer des conversations sur ces troubles. Elle raconte sa démarche sur son compte Instagram : "J'ai voulu encourager les gens à avoir des conversations qui ont du sens à propos de leur maladie. Avec les personnes qu'ils aiment, leurs collègues et même des étrangers."

Jen Gotch répond : "Une fois que j'ai pu mettre des mots sur mes symptômes cela a rendu les choses beaucoup plus facile à gérer (pas facile, mais plus facile) et je cherchais toujours à rentrer en contact avec d'autres personnes qui pouvaient souffrir aussi. [...] Les maladies mentales n'ont jamais été une mode pour moi. [...] Tout le monde n'est pas prêt à en parler et je comprends complètement pourquoi. Cela fait peur, c'est incompris et en parler est une responsabilité qui parfois vient avec des conséquences négatives."

i've struggled with mental health issues most of my life and as i gained insight about my own mental health, through decades of therapy, research and medical assistance, i became more and more willing to share my experience. once i could start putting names to my symptoms it made things much easier to deal with (not easy, just easier) and i was always looking to connect with others who might also be suffering. i have talked about many traditionally private subjects on social media for years, long before it was accused of becoming a trend: divorce, body image, the downside of success and yes, mental health. i am thrilled to have found a philanthropic effort that connects so deeply to me and my brand, and i wanted to make sure that we were an early part of the positive conversation. we have made a business of creating trends, not following them, and mental health has never been a trend for me. i've had so much success being open about my mental health, i wanted to encourage people to start having meaningful conversations about theirs: with loved ones, co-workers and even strangers. i found out last week that not everyone is ready to talk about it and i totally understand why. it's scary, it's misunderstood and speaking about it is a responsibility that sometimes comes with negative consequences. i intentionally designed subtle, wearable necklaces that could spark a conversation for those ready to do so, and in order for someone else to actually read what they say, they need to be quite close to you. i figured if they are that close, they are close enough to give you a hug or a kiss or to have you tell them a little bit more about what the necklace means. i know what i am doing is right, important and born from a pure desire to help. from the outside in ban.do might just look like another big, faceless, millennial lifestyle company, but it is founder led and run by real people, by peers, with a lot of heart and we will always aim to be a bright spot in people's lives. we've been tackling sadness and stress through our products, our language and our sense of humor since we started the company and this is just a bigger, bolder step in that direction.

Une publication partage par jen gotch (@jengotch) le

L'initiative ne déplaît pourtant pas à tout le monde, puisque certains modèles de la marque sont en rupture de stock. Alors, l'univers de la mode peut-il s'inspirer des maladies, même si c'est avec les meilleurs intentions du monde ? L'expérience de ban.do prouve que non.

Mots clés
mode maladies Dépression bijoux
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