L'affaire Pierre Palmade n'en finit décidément plus de connaître de dramatiques rebondissements. Voilà maintenant plus de deux semaines que le comédien a percuté de plein fouet une voiture qui arrivait en sens inverse alors qu'il conduisait sous l'emprise de stupéfiants. A l'intérieur du véhicule, un hommes, son fils de 6 ans et sa belle soeur enceinte de sept mois. Si les jours de ces trois victimes ne sont plus en danger, la femme enceinte a perdu son foetus, l'enfant serait défiguré et aurait une sonde pour se nourrir. Quant au conducteur, il souffrirait "de graves lésions notamment sur sa jambe gauche et son bras droit", selon Mourad Battikh, avocat de la famille.
Suite à ce drame, Pierre Palmade, mis en examen pour homicide et blessures involontaires, a été assigné à résidence au service d'addictologie de l'hôpital de Villejuif avec port d'un bracelet électronique. Et l'état de santé de l'humoriste de 54 ans se serait brutalement dégradé ce 25 février.
Selon l'entourage du comédien, il aurait été victime d'un accident cardio-vasculaire (AVC) à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif, dans le Val-de-Marne ce samedi. Cet accident "survient lorsque le flux sanguin vers une partie ou une autre du cerveau rencontre un obstacle, comme le définit CoeuretAVC. "Les séquelles de l'AVC dépendent de la partie du cerveau qui a subi des dommages et de l'étendue de ceux-ci." Dans 80% des cas, il s'agit de l'obturation d'un vaisseau sanguin dans le cerveau ou, dans 20% des cas, de la rupture d'un vaisseau sanguin à l'intérieur du cerveau entraînant une hémorragie.
En France, on dénombre chaque année plus de 140 000 nouveaux cas d'accidents vasculaires cérébraux (soit un AVC toutes les quatre minutes). Comme le note l'Inserm, cet accident cardio-vasculaire peut survenir à n'importe quel âge : si l'âge moyen d'un AVC est de 74 ans, 25% des patients auraient moins de 65 ans et 10% moins de 45 ans. "Les séquelles les plus fréquentes et invalidantes sont l'hémiplégie et l'aphasie (troubles du langage oral et écrit, affectant l'expression et la compréhension). La majorité des patients récupèrent leur capacité à marcher (plus ou moins "bien"), mais le contrôle de la motricité du bras et de la main reste souvent altéré."
Parmi les facteurs de risques les plus importants, on note le niveau de pression artérielle, l'excès de cholestérol, le diabète, l'obésité, la fibrillation auriculaire le tabagisme, une consommation d'alcool excessive ou encore la sédentarité. Dans le cas de Pierre Palmade, "la survenue d'un AVC est clairement associée à la consommation de cocaïne", a expliqué le Pr Bruno Megarbane, chef du service de réanimation et de toxicologie de l'hôpital Lariboisière sur BFMTV. "Il y a un effet toxique direct du produit qui est un vasoconstricteur très puissant et entraine notamment une occlusion des vaisseaux à direction du cerveau."
"La consommation répétée de cocaïne favorise à distance un état inflammatoire chronique qui explique la survenue de tels AVC", a ajouté Bruno Megarbane, estimant que "le contexte joue pour expliquer l'AVC comme ici un stress extrêmement important".
De son côté, le docteur Julien Cavanagh, neurologue, a précisé sur BFMTV : "Plus on attend, plus les dommages au cerveau sont définitifs et plus on risque des séquelles et un handicap durables. (...) Chaque minute, ce sont des neurones qui disparaissent et donc potentiellement un handicap définitif, donc oui plus on agit vite plus on a des chances de récupérer par la suite."
Alors que le pronostic vital de Pierre Palmade n'a pas été engagé suite à cet AVC, on commence à en savoir un peu plus sur la gravité de l'accident. Ainsi, l'acteur serait "conscient mais très affaibli" selon le Journal du dimanche. Il a été transféré à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre.
Mais la détérioration de son état de santé n'a pas empêché la Cour d'appel de Paris de statuer ce lundi (27 février), ordonnant le placement en détention provisoire de Pierre Palmade à la prison de Fresnes. Une incarcération qui semble compliquée vu l'état de fragilité actuel du comédien. "Il ne va pas aller en prison tant que les médecins diront que son état de santé n'est pas compatible avec une incarcération. Cela va peut-être prendre des semaines, voire des mois, selon les conséquences de son AVC", avance Éric de Caumont, avocat spécialisé dans le droit routier auprès de BFMTV.