"Combien d'enfants comme Piper Rockelle sont exploités par leurs parents ? Et à quel moment nous disons-nous : ce n'est pas bien pour une fille de 13 ans de poser en bikini pendant que sa MÈRE prend la photo ?!". L'espace d'une publication Twitter remarquée, la chanteuse Pink, Alecia Moore de son vrai nom, a fustigé l'attitude des parents de la jeune Piper Rockelle, qu'elle accuse d'exploitation, sur YouTube et Instagram.
Piper Rockelle est considérée comme une influenceuse sur les réseaux sociaux. La jeune fille de 14 ans seulement est suivie par plus de 8 millions d'abonnés sur sa chaîne YouTube. Pink a particulièrement réagi à la diffusion de photos et "miniatures" (les illustrations de ses vidéos YouTube) présentant la principale concernée en bikini. Une alerte qui a su sensibiliser l'opinion publique.
Preuve en est, YouTube a déjà supprimé les vignettes de trois des vidéos de Piper Rockelle, en les remplaçant par des images par défaut. Les photos incriminées enfreindraient "la politique de sécurité des enfants de la plateforme", tel que l'énonce le site Insider, concernant les contenus commercialisés.
Piper Rockelle est également abondamment suivie sur Instagram. Les vidéos concernées par ces modifications de miniatures avaient engendré des millions de vues - les vlogs les plus populaires de la jeune fille oscillent entre la vingtaine et la trentaine de millions de vues cumulées. Les parents de Piper Rockelle n'ont pas encore commenté le tweet viral de la chanteuse Pink, ni la décision de YouTube qui en a découlé. Pour la plateforme de vidéos, la diffusion de telles photos mettrait en danger "la santé émotionnelle et physique" de l'influenceuse mineure.
De son côté, Piper Rockelle a réagi au tweet de la chanteuse. A la lire, "le contenu que nous créons est le genre de contenu que tout le monde peut regarder. Les photos d'adolescentes en bikini ne sont pas sexuelles. Elles ne sont sexuelles que si vous nous voyez de cette façon". Piper Rockelle nie être "exploitée" par ses parents.
L'exploitation des personnes mineures sur les réseaux sociaux est un sujet majeur, et de plus en plus pris en considération. En 2020, l'Assemblée nationale votait une loi afin d'encadrer le travail des enfants youtubeurs et "influenceurs". L'idée ? Protéger les "activités rémunératrices" des mineurs sur le Net, comme le relate Le Monde. "Il faut aussi responsabiliser les entreprises qui participent à la diffusion de ces images et en tirent des revenus. Elles doivent s'associer à cet effort, comme les parents", alertait alors la loi.
"Les chaînes de certains enfants influenceurs totalisent des millions d'abonnés et ont régulièrement alimenté des polémiques, sur le travail des enfants notamment. Tout le monde tombera d'accord pour reconnaître les nombreuses dérives de ce type d'activités, seuls les parents d'enfants influenceurs semblent nier encore ces problèmes. Il s'agit d'un travail exigeant pour les enfants concernés et d'une source potentielle de harcèlement à leur encontre", rappelle de son côté le journaliste Vincent Manilève, expert de la culture web.
Des plateformes réagissent à l'exploitation des mineurs sur Internet. Un réseau social comme Instagram, afin de sensibiliser au respect de la santé émotionnelle et physique des mineurs, a décidé de paramétrer automatiquement en privé les comptes créés par des jeunes de moins de 18 ans.