"Chez Pixar, nous avons vu de belles histoires pleines de personnages divers revenir en miettes". Voilà ce dont Pixar accuse Disney dans une lettre diffusée ce 9 mars : une censure de plusieurs propositions, notamment celles ayant trait à des personnages LGBT, dans certains longs-métrages du studio d'animation.
Les "employés LGBTQIA" de Pixar mettent ainsi à défaut dans cette lettre critique les exigences d'inclusivité de la maison-mère Disney. "Presque tous les moments d'affection gay sont coupés sur ordre de Disney, malgré les protestations des équipes créatives et des dirigeants de Pixar. Même si la création de contenus LGBTQIA+ était une réponse aux législations discriminatoires, nous sommes empêchés de les créer", écrivent-ils dans cette lettre relayée par Variety.
Mais ce n'est pas tout. Le groupe Disney est également accusé d'avoir soutenu financièrement des élus favorables à la très controversée loi américaine baptisée "Don't say gay " ("Ne dites pas 'gay").
La visée de cette loi récemment votée en Floride ? Interdire "les enseignements sur l'identité de genre et l'orientation sexuelle dans les écoles maternelles et primaires publiques", énonce Ouest France.
Entre l'accusation de censure de personnages LGBTQ et celle de ce soutien financier, cela fait beaucoup d'un coup pour la célèbre maison aux grandes oreilles. Validée par le Sénat de Floride le mardi 8 mars, la loi "Don't say gay" attend cependant encore d'être signée par le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Un projet de loi LGBTphobe qui devrait entrer en vigueur dès le mois de juillet et a suscité une forte mobilisation des étudiants et élus démocrates de Floride, comme le rapporte le magazine Têtu.
Face à ces accusations, Bob Chapek, PDG de Disney, a déclaré quant à lui son "soutien sans équivoque" aux employés LGBT de Pixar. De plus, il a déclaré que Disney avait certes soutenu les voix "pour" ce projet de loi, mais également les voix "contre". Ce qui n'a pas du tout convaincu les employés de Pixar. Ces derniers ont exigé que le groupe "retire immédiatement leur soutien financier aux législateurs à l'origine de la loi "Don't Say Gay".