Garder un secret est parfois difficile. Il arrive même qu'on en divulgue un, sans même s'en rendre un compte. Et une fois que l'information est lâchée, impossible de faire machine arrière. Si vous avez déjà expérimenté ce genre de situation, ne vous sentez pas coupable. Selon le psychologue américain Art Markman, notre cerveau aurait beaucoup de mal à tenir sa langue.
Mais d'ailleurs, pourquoi garder un secret ? Premièrement, détenir cette information joue en votre faveur et vous permet d'avoir une longueur d'avance. Secundo, vous protégez une personne qui vous a confié un secret. Dernière possibilité, vous protégez votre interlocuteur d'un secret qui pourrait avoir des conséquences positives ou négatives sur lui.
Quoiqu'il en soit, garder cette information cachée serait tout bonnement un calvaire pour notre cerveau.
Interrogé par le site Fast Company, Art Markman précise : "Garder un secret demande un gros effort mental. Il faut être capable de prêter attention à ce que nos interlocuteurs savent déjà et à ce qu'ils ignorent."
En apparence, cette analyse paraît facile. Mais selon les observations du psychologue, ce serait pourtant loin d'être le cas. Ce processus pourrait effectivement atteindre ses limites dans deux situations bien précises.
D'abord lorsque nous parlons de façon relâchée à quelqu'un de proche, une intimité propice aux confidences se crée et diminuerait notre attention sans même que nous nous en rendions compte.
Ensuite, quand nous sommes lancée dans une conversation complexe où le cerveau, très sollicité, ne fait soudain plus la part des choses entre ce que sait ou non notre interlocuteur. Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle nous nous surprenons parfois à lâcher un secret par inadvertance.
C'est malheureux, mais c'est comme ça : si nous avons du mal à garder un secret, c'est aussi parce que révéler une information confidentielle serait particulièrement jouissif. Et le pire, c'est qu'on aurait même plus volontiers tendance à lever le voile sur des nouvelles désastreuses que sur des infos positives. La raison de cet aveu déloyal : une tension extrême, qui nous inciterait malgré nous à cracher le morceau. Le stress donc, mais pas seulement.
Parce qu'inconsciemment, nous avons hâte de voir la réaction de notre interlocuteur et que nous savons le choc que cela peut provoquer, nous ne pouvons pas nous empêcher d'y prendre un certain plaisir.
Seul conseil prodigué par le spécialiste pour tenir sa langue : réévaluer notre idée de l'honnêteté et analyser quel secret nous sommes véritablement capables de garder, sans compromettre nos valeurs et notre intégrité.