Société
Pourquoi Julian Castro pourrait être le prochain Barack Obama ?
Publié le 11 septembre 2012 à 15:28
Par Marion Roucheux
« Etoile montante des démocrates », « atout latino d'Obama », « futur président latino des USA » : Julian Castro, 37 ans, fascine les médias et capte le feu des projecteurs depuis la convention démocrate de Charlotte. Il faut dire que le parcours politique de ce jeune élu d'origine mexicaine force l'admiration et rappelle celui d'un certain Barack Obama...
Pourquoi Julian Castro pourrait être le prochain Barack Obama ? Pourquoi Julian Castro pourrait être le prochain Barack Obama ?© Reuters/ guardian.co.uk
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Il est la révélation de la convention démocrate de Charlotte. Trente-sept ans, sourire ravageur, verve galvanisante, enthousiasme contagieux : Julian Castro, le maire de San Antonio (Texas), a fait sensation lors de son « Keynote Speech » mardi 4 septembre, l’un des temps forts de la convention. Juste avant le discours de la First Lady Michelle Obama, pendant vingt minutes, le grand orateur a électrisé la foule, aussi bien les milliers de délégués présents que les millions de téléspectateurs, chauffant le public comme une rockstar sait le faire. Doué, ambitieux, il a plus d’un point commun avec l’actuel président des Etats-Unis.

Le Chicanos petit-fils d’immigrés

Loin du profil du candidat républicain, le multimillionnaire Mitt Romney à l’enfance dorée, le parcours de Julian Castro se rapproche au contraire beaucoup de celui de Barack Obama, issu de la modeste middle-class et élevé par sa mère célibataire. L’« American dream », Julian Castro l’a lui aussi vécu, en partie grâce à sa grand-mère, Victoria, une Mexicaine analphabète qui a fui son pays pour trouver un avenir meilleur aux Etats-Unis. Femme de ménage et cuisinière, elle apprend seule à lire et à écrire en espagnol puis en anglais, et élèvera sa fille Rosita qui, elle aussi mère célibataire, élèvera seule les jumeaux Joaquin et Julian. Les deux frères baignent vite dans le bain de la politique : leur mère est une femme engagée, qui a intégré La Raza Unida, un groupe radical militant pour les droits des Mexicains-Américains, les « Chicanos ». Les jumeaux démarrent dès leurs études leur success-story en duo : diplômés en sciences politiques et en communication à la prestigieuse université de Stanford, ils obtiennent également un diplôme de la Harvard Law School, en 2000. Un tremplin qui permettra à Julian, tout comme à son frère, de démarrer une brillante carrière politique.

Une ascension politique fulgurante

Dès 2011, le petit-fils d’immigrés Julian Castro embrasse une carrière politique et devient membre du conseil municipal de San Antonio, la septième plus grande ville des Etats-Unis. Il tente l’élection au poste de maire en 2005 avant de la remporter en 2009, puis d’être réélu en 2011. Une belle victoire, d’autant plus en terre conservatrice, et qui fait de lui le plus jeune maire des grandes villes américaines. « L’histoire de ma famille n’est pas extraordinaire, ce qui est extraordinaire, c’est que les Etats-Unis rendent cette histoire possible », commente-t-il lors de la convention de Charlotte. « Au final, le rêve américain n'est pas une course de vitesse ni un marathon, c'est un relais. Nos familles ne traversent pas toujours l'aire d'arrivée le temps d'une seule génération », souligne Julian Castro. Considéré aujourd’hui comme une étoile montante du parti démocrate, Julian Castro s’est vu attribuer l’honneur d’être le grand orateur du Keynote Speech à la convention de Charlotte… comme l’avait été en 2004 un jeune sénateur de l’Illinois, Barack Obama, alors âgé de 43 ans, quatre ans avant son élection.


Un tribun quasiment messianique

S’il y a bien un terrain sur lequel Barack Obama bat à plate couture ses adversaires, c’est celui de l’image. Dès sa première campagne, le président américain a su séduire, à la fois par son style moderne et par son humour, son sens du discours et de la formule, mais également par ce vent de changement qu’il apportait à la politique américaine. « Yes we can ! », promettait-il, et des millions d’Américains ont eu envie de croire ce tribun quasiment messianique. Ce vent d’espoir, Julian Castro le porte lui aussi. Issu de l’immigration mexicaine, comme avant lui Barack Obama de la communauté afro-américaine, homme politique aux origines modestes, il sait se faire entendre de la classe moyenne et sait trouver les mots pour porter la ferveur des électeurs. Dans cette bataille du story-telling à l’américaine, ou l’art de mettre en scène un homme politique, Julian Castro a toutes les cartes en main, et parmi elles, l’atout pourrait bien s’appeler Erica Lira Castro.

Une future First Lady qui a la carrure de l’emploi

De la First Lady de San Antonio, on sait peu de choses. Erica Lira Castro, la trentaine, hispanique, se veut une épouse d’homme politique moderne, représentante de cette « nouvelle génération » de « femmes de » qui ne se contentent pas de soutenir leur mari mais se distinguent également dans l’action. Diplômée de la Harlandale High School et de UTSA (University of Texas San Antonio), elle est enseignante dans une école primaire et s’implique au niveau de sa ville dans les questions d’éducation et plus particulièrement de l’accès à l’éducation pour les jeunes filles. Mariée à Julian Castro depuis 2007, elle est également la mère d’une petite fille, Carina, que le couple a eue en 2009, et qu’elle présente comme « le centre de leurs vies ». Jeune, élégante, dynamique, impliquée, on la voit d’ores et déjà aux côtés de son mari lors des grands événements publics de San Antonio, donnant à voir le portrait idéal d’une famille hispanique parfaitement intégrée. Et parfaitement prête à se lancer dans la course à la Maison Blanche ?

Voir le keynote speech de Julian Castro


Crédit photo : Reuters/ guardian.co.uk

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