Démographie et environnement ne peuvent être considérés comme deux problèmes séparés. Telle est la conclusion de scientifiques britanniques, qui estiment que la croissance de la population mondiale est un sujet qui doit être abordé lors de grandes conférences internationales, comme le sommet du Rio+20 sur le développement durable en juin. Autant d’occasions selon ces chercheurs de « recadrer la relation entre les gens et la planète ».
Ainsi, dans un rapport qu’elle présentera à Londres jeudi, la Royal society, l’académie britannique des sciences, estime que «le XXIe siècle est une période critique », avec une population mondiale qui devrait passer de 7 milliards aujourd’hui à 8 à 11 milliards d’ici 2050.
D’après Sir John Sulston, qui a conduit le travail de près de deux ans sur ce rapport, « le monde est face aujourd'hui à un choix très clair ». « Nous pouvons choisir de rééquilibrer l'utilisation des ressources selon un schéma de consommation plus égalitaire, recadrer nos valeurs économiques pour refléter vraiment ce que notre consommation signifie pour notre planète, et aider les individus dans le monde entier à faire des choix de reproduction informés et libres », explique-t-il. « Ou bien nous pouvons choisir de ne rien faire et nous laisser entraîner dans un tourbillon de maux économiques, socio-politiques et environnementaux, conduisant à un avenir plus inéquitable et inhospitalier ».
« La capacité de la Terre à répondre aux besoins des hommes est limitée »
Comme le rappelle le rapport, « la capacité de la Terre à répondre aux besoins des hommes est limitée ». Pour les auteurs du rapport, qui relève des niveaux de consommation très élevés dans les pays riches, où un enfant utilise 30 à 50 fois plus d'eau que celui d'un pays en développement, les pays développés et émergents doivent réduire leurs niveaux de consommation pour permettre aux plus pauvres de consommer plus et d'échapper à la pauvreté absolue. Cette situation concerne aujourd’hui 1,3 milliard de personnes vivant avec moins de un euro par jour.
Parmi les recommandations avancées par le rapport, figurent la réduction de l’extrême pauvreté, la mise en place de programmes volontaires de planning familial dans les pays pauvres, l’investissement dans les ressources renouvelables… « Nous appelons les gouvernements à s'intéresser soigneusement au problème démographique à la conférence Rio+20 », souligne Sir Sulston.
(Source : liberation.fr)
Crédit photo : UN Photo/Eskinder Debebe
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