Une cinquantaine d’associations féministes et d'aide aux prostituées ainsi que de nombreux responsables politiques s’étaient donné rendez-vous samedi 13 avril à Paris, se mobilisant pour défendre l’abolition de la prostitution. Réunies au sein du collectif « Abolition 2012 », les associations organisaient une journée dédiée à ce combat. Leur objectif : interpeller et sensibiliser l’opinion publique et la classe politique, en mettant l’accent sur les difficultés et les violences que subissent au quotidien les prostituées et en portant la voix de ces dernières. Les témoignages d’anciennes prostituées se sont ainsi succédé sur scène, devant un public attentif. L'Express rapporte le témoignage de Flora, aujourd'hui sortie de la prostitution : « Le client est roi. Certains ont des fantasmes. Ils croient que notre corps peut tout supporter. Nous avons fini par intégrer qu'étant payées, nous n'avons qu'à nous taire, car nous avons voulu cette situation. Ce qui se passe au bordel reste au bordel. »
Parmi les personnalités politiques présentes et qui se sont succédé sur scène, le député UMP Guy Geoffroy et l'ex-députée PS Danielle Bousquet, auteurs d'un rapport parlementaire sur la prostitution, mais aussi l’ancienne ministre Roselyne Bachelot. La manifestation a également bénéficié de l’appui de la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, qui a exprimé son soutien sur Twitter : « Bravo aux associations qui se sont rassemblées hier samedi autour de notre combat commun pour l' #abolition de la prostitution », a-t-elle écrit sur son compte. La ministre a d’ailleurs annoncé fin mars qu’une loi globale sur la prostitution devrait être votée d’ici la fin de l’année.
Dehors, devant la salle où se déroulait la manifestation, les «réglementaristes » ont en parallèle manifesté leur opposition dans la rue, mobilisés par le Strass (Syndicat des travailleurs du sexe) et Act-Up. Leur revendication : reconnaître la prostitution comme un métier à part entière et le règlementer. Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « putes réprimées = putes assassinées », ils ont tenté de faire entendre leur positionnement contre l’abolitionnisme.
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