C’était écrit. A Donetsk, là où Sergueï Bubka avait établi en 1993 le record du monde de saut à la perche avec un saut à 6,15 mètres, Renaud Lavillenie a marqué, encore plus, l’histoire de ce sport de son empreinte. Le perchiste est devenu, dans la ville ukrainienne, la nouvelle référence mondiale avec un saut à 6,16 mètres, dès le premier essai. Depuis quelques mois, le Clermontois semblait s’approcher de ce record que l’on pensait tenir encore un bon bout de temps. Après avoir amélioré le record de France avec 6,04 mètres et avoir établi un nouveau record personnel à 6,08 mètres, ce samedi 15 février, devant « le Tsar », il a enfin concrétisé son rêve et son objectif.
Dans le sillage des Pierre Quinon, Jean Galfione ou Romain Mesnil, Renaud Lavillenie a poursuivi la tradition de la perche française, toujours très performante. Champion du monde en salle, multiple champion d’Europe et champion olympique à Londres, en 2012, Renaud Lavillenie a mis la barre très haute. Son record semble hors de portée actuellement des autres perchistes, qui franchissent avec difficulté la barre des six mètres. Pas très grand et assez fin, Renaud Lavillenie, 27 ans, dispose d’un physique atypique dans le monde de la perche et s’entraîne de manière très originale.
Dans son jardin, en Auvergne, Renaud Lavillenie enchaîne les sauts et s’améliore. Même si ce sont des conditions originales pour s’entraîner, cela montre le caractère du garçon, toujours perfectionniste. Même Sergueï Bubka ne tarissait pas d’éloge envers celui qui vient de battre son record. « Il a très peu de déchet dans ses sauts, il possède une vitesse de course d'élan phénoménale liée à une maîtrise technique presque parfaite. Certains prétendaient qu'il était trop petit pour franchir les 6 mètres avec régularité mais je n'ai jamais pensé que c'était un critère pertinent », expliquait-il.