"J'ai fait l'objet d'attaques et d'une campagne féroce et c'est la plus belle réponse que je puisse donner"
Ca, c'est ce qu'a décoché la championne de boxe algérienne Imane Khelif en remportant la médaille d'or le 9 août dernier aux Jeux Olympiques 2024. "Je ne peux décrire toute la joie et la fierté que j’ai dans mon cœur. Le monde entier était contre moi, mais malgré cela, je lui ai répondu sur le ring, je suis une femme forte", a poursuivi la championne.
Pour comprendre ce que raconte celle qui a remporté son duel face à son adversaire Yang Liu lors de la finale des moins de 66 kilos, il faut rappeler quelques faits.
Des jours durant, et aujourd'hui encore, la boxeuse a été la cible d'un cyber harcèlement très virulent alimenté par une "fake news" énorme : la sportive hyperandrogène (elle présente un taux élevé de testostérone), serait en fait un homme.
Une "fausse information" relayée par l'ancien Ministre de l'intérieur italien Matteo Salvini, la Première ministre Giorgia Meloni, des millions d'internautes organisant des raids - une campagne de diffamation et d'attaques en ligne massives. Mais aussi... Par J.K Rowling !
Sur Twitter, où ses publications virulentes envers les personnes transgenres ne sont pas rares (l'écrivaine n'hésite pas à contester le fait que les femmes trans sont des femmes), la créatrice de Harry Potter a commenté ainsi une photo de la boxeuse algérienne face à l'Italienne Angela Carini : "Une image pourrait-elle mieux résumer le 'nouveau mouvement pour les droits des hommes' ? Voilà le sourire narquois d'un homme qui se sait protégé par un comité sportif misogyne...."
"Une jeune boxeuse vient de se voir voler tout ce pour quoi elle s'est entraînée parce que vous avez permis à un homme de monter sur le ring avec elle"
J.K Rowling conteste donc à Imane Khelif sa condition de femme. Mais surprise : la médaillée d'or a décidé de porter plainte contre la romancière britannique... Et pas seulement !
En remportant la médaille d'or face à une foule enthousiaste, et des supporters algériens euphoriques, Imane Khelif l'a rappelée haut et fort : "Je suis pleinement éligible pour participer, je suis une femme comme les autres. Je suis née femme, j'ai vécu en tant que femme et j'ai concouru en tant que femme"
Peu importe pour la romancière britannique, qui ne s'est pas excusée pour sa publication controversée.
La boxeuse de son côté a décidé de porter plainte auprès du Pôle de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris pour des faits de cyberharcèlement aggravé . Et a déclaré via son avocat que parmi les personnes visées par cette plainte se cotoyaient certaines détracteurs : Matteo Salvini, Giorgia Meloni, Elon Musk et donc... JK Rowling.
Notamment. "L'enquête pénale déterminera qui a été à l'initiative de cette campagne misogyne, raciste et sexiste mais devra aussi s'intéresser à celles et ceux qui ont alimenté ce lynchage numérique. Le harcèlement inique subi par la championne de boxe restera la plus grosse tâche de ces Jeux olympiques", a affirmé son avocat.
Parmi ces déclarations diffamatoires, on se rappelle également de celle son ex rivale Luca Anna Hamori (battue sur le ring entretemps), déplorant dans une vidéo TikTok depuis supprimée : "Cela m'a pris toute une vie pour être aux Jeux olympiques et c'est peut-être un homme qui brisera mon rêve. Je dois boxer contre un garçon. Peut-être qu’il m’empêchera de gagner une médaille olympique''.
La championne Hongroise n'avait pas hésité à relayer cette "intox".