Un tri en fonction de la couleur de la peau à l'entrée d'un restaurant ? Ainsi peut-on résumer la polémique qui pèse sur le restaurant Manko, un établissement du 8e arrondissement de Paris. Trois touristes noires originaires de Montréal seraient restées sur le pas de la porte dudit resto, et ce malgré leur réservation, à l'inverse de clients blancs. Les faits se seraient déroulés le 16 juillet dernier.
Les jeunes femmes en question ont témoigné de cette situation dans une vidéo. D'autres clients noirs également se seraient vu refusés l'entrée. Parmi eux, Bryan et sa compagne, qui raconte à BFMTV : "La personne nous dit que c'est pas possible. On demande pourquoi, il me dit que je suis en jogging alors que je suis muni d'un pantalon. Un manager est apparu, je sais plus si c'était un responsable ou un manager, je suis allé le voir je lui ai demandé. Il me dit : 'il y a plein de noirs à l'intérieur'. Je lui dis : "d'accord, c'est pas forcément une raison"".
"'Mais pourquoi nous on ne peut pas rentrer ?'. Et là il hausse juste les épaules", a poursuivi Bryan du côté de BFMTV. Une affaire polémique pour le restaurant de l'avenue Montaigne.
Bryan a également témoigné auprès Loopsider. Le jeune homme y précise que l'accès lui a été refusé, ainsi qu'à sa compagne, malgré leur réservation. L'argument avancé pour lui refuser l'entrée, à savoir le port du "jogging", lui semblait d'autant plus "bizarre" que le jeune homme a vu "des personnes non-racisées entrer en pantalon-baskets". De manière décontractée.
"Aucune personne noire ne pouvait rentrer. A chaque fois que quelqu'un s'avançait, ce n'était pas possible. Il n'y avait que des personnes noires autour de moi. On était peut-être quinze dehors. On commençait à être beaucoup autour du resto. Que des personnes de ma couleur de peau. Même des filles en tenue de soirée étaient recalées", développe Bryan.
Bryan aurait vu l'expression du vigile changer en lui posant cette question : "c'est une question de quotas, en fait ?". "C'est humiliant", déplore encore Bryan à Loopsider. Le jeune homme voit là "une consigne de la direction".
L'établissement de l'avenue Montaigne évoque quant à lui un "incident". Sur son compte Instagram , le restaurant a présenté ses excuses et affirmé que cette situation va à l'encontre "d'une charte de valeurs qui prône l'égalité, le respect, la tolérance et la bienveillance". Le président de l'établissement Tony Gomez a déclaré auprès de BFMTV : "Quand j'ai appris ça, j'étais en furie parce que, comme tout le monde, j'ai découvert des images, je me suis dit c'est quoi cette histoire ?"
Selon BFMTV, le restaurant est désormais visé par une enquête ouverte par le parquet de Paris pour "discrimination fondée sur l'origine, l'ethnie ou la nationalité", confiée à la brigade de la répression de la délinquance aux personnes.