Pierre CANNET a créé Blue-search Conseil, cabinet RH dédié au monde du e-commerce, des nouveaux médias et des nouvelles technologies. Il recrute avec son équipe pour les pure players et accompagne les grands groupes internationaux dans la digitalisation de leurs organisations et de leurs équipes. Il est cofondateur et délégué général du Club des DRH du Net.
Pierre Cannet : Ce chiffre paraît logique pour l’ensemble de la population française. Sur la population des cadres, je pense qu’on avoisine plutôt les trois quarts. Internet est devenu le passage obligé de tous les cadres ou quasiment. Aujourd’hui, on a le réflexe d’aller chercher un emploi sur Internet plutôt que de lire les petites annonces dans le journal !
P.C. : Oui, je me serais attendu à un peu plus. L’une des explications est qu’Internet ouvre tant le champ des possibilités de contacts que cela complique le travail des candidats et des entreprises. Faut-il être présent sur toutes les candidathèques, sur tous les réseaux sociaux, se référencer partout ? Notre mission en tant que recruteur professionnel est de conseiller les entreprises et aussi parfois les cadres dans leurs démarches et leurs projets. Cela dit, Internet a permis des gains de transparence et de réactivité. Pour les chasseurs de tête, le web permet des points de contact beaucoup plus nombreux. Avant, il y avait seulement 2 possibilités : la « pêche à la ligne » (les petites annonces) ou la pêche sous-marine (la chasse de tête). Grâce à Internet il y a désormais la possibilité d’action intermédiaire en accédant à des profils en ligne de salariés.
P.C. : Cela correspond aux différentes générations de sites : Pôle emploi est arrivé en premier, ainsi que les grands jobboards. Les réseaux sociaux sont puissants mais ils ne sont pas encore entrés dans les mœurs pour trouver un emploi. Il convient cependant de nuancer en fonction des catégories de population. Par exemple, dans mon cabinet qui a un positionnement digital, 40% des cadres ont un compte sur un réseau social professionnel.
P.C. : Facebook est à équidistance entre les sphères professionnelle et personnelle. Il m’est déjà arrivé de faire passer des messages sur Facebook avec des codes différents que sur Viadeo ou Linkedin, c’était plutôt du second degré. Twitter de son côté n’est pas un mode de contact mais un outil pour faire passer des infos ou des annonces. Quant à Google +, je ne l’ai pas encore testé.
P.C. : Auparavant lorsqu’il n’y avait ni ligne directe ni portable, c’était à la fois plus simple et plus compliqué, on se posait moins de questions. Aujourd’hui, nous utilisons un maximum d’outils sans se disperser, et nous pondérons en fonction des missions qui nous sont confiées. Entre le culte du modernisme, et le conservatisme indécrottable, je privilégie le « test and learn » et je vois ce qui fonctionne le mieux de façon pragmatique.
P.C. : Il y a une vraie concentration autour de gros groupes qui se structurent. Entre Monster, Cadremploi, l’APEC, l’environnement est plus simple qu’il y a 5 ans. Le marché se caractérise plutôt par un « combat » entre toutes les nouvelles solutions, les plus grands réseaux sociaux et les jobboards. Cela donne plusieurs possibilités aux entreprises comme aux salariés, mais ne remplacera pas les cabinets de recrutement. Certes, notre rôle d’apporteur de CV est moins important qu’avant mais notre rôle de conseil tout au long de la filière de recrutement reste majeur.
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