Il n'y a pas que les histoires d'amour qui peuvent être toxiques. Au bureau ou en amitié aussi, on peut morfler. Notre pote d'enfance qui a un besoin d'attention maladif, notre boss qui frôle l'abus de pouvoir, et notre voisin qui saisirait n'importe quelle occasion pour nous faire débarrasser le plancher, tous.tes ont réussi à instaurer une dynamique de dépendance et de domination nocive.
Pourquoi on tolère ? Par habitude, par vulnérabilité, par besoin. Et aussi parce que dans le cas des ami·es, on aperçoit le mal-être qui se cache derrière le comportement abject. Alors on reste, en se disant qu'un jour on arrêtera de s'aplatir, et on imagine la répartie cinglante qu'on leur servira devant une foule en délire prête à applaudir notre sortie triomphante.
En attendant cette victoire utopique, il existe des étapes qu'on peut franchir sans tout envoyer balader. Et surtout une phrase à arrêter à tout prix de prononcer histoire d'enfin commencer à inverser la balance de la faiblesse affective : "Je suis désolée".
Trois mots salvateurs quand il s'agit de bousculer quelqu'un dans le métro sans faire exprès ou de renverser du café sur le chemisier blanc de sa collègue, mais qui peuvent empirer notre cas quand on a affaire à une relation déséquilibrée.
Car s'excuser de tout et de rien justifie le comportement acerbe de la personne d'en face et nous met dans une situation de soumission qui n'arrange absolument rien, bien au contraire. C'est la porte ouverte à davantage de reproches, puisqu'on admet notre faute en s'excusant de quelque chose que l'on trouve déjà infondé.
A la place, on peut plutôt opter pour un sobre "Ce n'était pas mon intention", un fataliste "J'aurais aimé que les choses soient différentes" ou encore un catégorique "C'est comme ça".
Des petites phrases faciles à glisser qui pourront d'ailleurs changer la donne en montrant à l'autre que le pouvoir qu'il ou elle pensait exercer sur nous n'est plus aussi infaillible qu'avant. Tout en continuant de bosser sur la réplique de notre vie.