Francis Dannemark : Ce roman est né il y a exactement cinq ans, durant l’été 2007. Il y a eu une longue période de gestation et de nombreuses évolutions en cours de route. J’ai su très vite que je voulais écrire l’histoire d’un groupe et non pas d’une ou deux personnes. Le titre s’est imposé immédiatement, me donnant le ton et le thème principal : c’est un roman qui tourne autour des relations amoureuses d’un certain nombre de personnages contemporains et qui essaie d’en donner une image juste. L’idée du ciné-club, qui donne à mes dix personnages l’occasion de se voir chaque semaine, est venue plus tard. Sans doute parce que j’en ai créé un moi-même, avec un petit groupe d’amis, qui existe encore aujourd’hui... Quant aux personnages, comme dans chacun de mes romans, ils se sont construits à partir de personnes que je connais bien ou que j’ai fréquentées occasionnellement – ou dont on m’a raconté l’histoire. Au fil du temps, ils se sont détachés de leurs modèles et sont devenus pour moi (et pour les lecteurs, je l’espère) de vraies personnes. Je leur ai fourni la maison et je les ai laissés vivre…
F.D. : Ma passion pour le cinéma (et pour la musique) est presque aussi vieille que celle que j’ai pour la littérature. Enfant, je n’allais jamais au cinéma, mais j’ai découvert les films à la télévision. En Belgique, les films étaient très souvent diffusés en version originale sous-titrée et c’est ainsi que j’ai commencé à apprendre l’anglais. C’était un téléviseur noir et blanc, donc pour moi, longtemps, le cinéma n’a existé qu’en noir et blanc et je n’ai pas vu de différence entre les films des années 30 ou 40 et les films en Technicolor avant de me mettre à fréquenter les salles obscures, à partir de l’âge de seize ans. Mais ma passion pour le cinéma, c’est avant tout une passion pour les histoires, pour les personnages. Aujourd’hui encore, l’essentiel, pour moi, c’est la qualité du scénario et des dialogues.
D’où vient cette passion pour les histoires ? C’est très simple : ma vie d’enfant n’avait rien de paisible et de rassurant. Dès que j’ai su lire, je me suis plongé dans le récit de ces vies qui me permettaient d’échapper un peu à la mienne. Et à l’âge de douze ans, dans la foulée, j’ai écrit quelques pages d’un roman…
F.D. : La maison est en effet devenue très vite un des personnages du roman. Sans elle, le roman n’aurait pas pris, j’en suis sûr.
F.D. : Mon roman a quelque chose d’un conte de fées. Il est chaleureux, apaisant, peuplé de gens de bonne volonté. Mais ils ne vivent pas hors du monde. Ils ont des problèmes de cœur, de famille, d’argent, de santé… Et ce qui se passe autour d’eux les touche, d’une manière ou d’une autre. Ainsi le tsunami au Japon, ou la crise qui s’amplifie. Bien sûr, je leur ressemble et je crois comme eux que nous sommes dans une période de mutation : un monde ancien va disparaître, un autre se prépare à naître – et si l’on veut qu’il soit un peu meilleur, un peu plus juste, il faudrait que chacun y mette du sien.
F.D. : Que dire, sinon : « Oui, bien sûr, vous avez raison ! »