Pourquoi lire Edouard Louis en 2024 ? Car dix ans tout pile après la publication de son tout premier roman, En finir avec Eddy Bellegueule, sa plume n'en est pas moins tranchante. Qu'il évoque l'homophobie dont il a été victime durant son adolescence, sa relation complexe avec son père (Qui a tué mon père) ou sa trajectoire de transfuge de classe (Changer : méthode), le jeune romancier entremêle intime, traumas, politique, socio.
Si sa plume a beaucoup fait penser aux aspirations d'Annie Ernaux (l'un de ses modèles absolus) Edouard Louis a vite su imposer son propre style, sa propre voix. Un roman pour le découvrir ? Son premier bien sûr, qui pose les bases - et l'a érigé en icône médiatique à 22 ans seulement. Et ensuite, son chef d'oeuvre : Combats et métamorphoses d'une femme, autrement dit l'histoire de sa propre mère, Monique.
C'est un récit qui, à l'instar du Une femme d'Annie Ernaux, vous change. Vous émeut, vous bouscule. Entre analyse sociologique, politique, confessions et autoportrait, Edouard Louis y délivre une déclaration d'amour extraordinaire à une femme ordinaire. O joie : l'auteur vient d'annoncer son prochain roman, et il s'agit tout simplement... D'une suite à cet opus bouleversant.
Il nous en dit plus, sur Instagram...
Voilà ce que nous apprend le romancier : ce nouvel opus prometteur s'intitule "Monique s'évade" et approfondira des éléments déjà explorés dans "Combats et métamorphose d'une femme". A savoir, l'émancipation de cette mère au foyer qui souffre d'une emprise maritale quelque peu étouffante.
Un autre "combat" donc !
Edouard Louis raconte : "C'est le livre de l'évasion et de la reconstruction, un livre hanté par Virginia Woolf et un récit sous forme de questionnement sur le coût de la liberté, l'histoire d'une femme et d'un groupe de dissidents de l'ordre sexuel, des amis, qui s'entraident et s'organisent en contre-société". Difficile de mieux teaser.
"C'est un roman écrit en grande partie avec des dialogues aussi, une première pour moi, la recherche d'un autre ton, d'une autre voix", développe encore l'auteur. On connaît la propension du romancier à manier la narration, à faire entendre à travers sa propre parole, très incarnée, une éclairante polyphonie. On connaît aussi la force qui émane de ses récits : une libération par les mots, fusse-t-elle traversée de douleur, de souffrance.
C'est dire si Monique s'évade nous emballe.
Il faudra attendre la fin avril pour foncer s'en emparer en librairies. En guise "d'apéritif", nous avions déjà pu savourer Edouard Louis ou la transformation, documentaire où le principal concerné se dévoilait dans toute sa vulnérabilité, et sa justesse, surtout. Mais si ses interviews sont toujours source d'introspections bienfaitrices, ses livres sont d'autant plus percutants. Ils frappent en plein coeur. C'est là le doux paradoxe d'Edouard Louis : sa sensibilité n'a d'égale que sa faculté à malmener nos affects.
Et ses fidèles lecteurs et lectrices d'abonder dans les commentaires : "J'ai appuyé deux fois sur le bouton " aimer ". Tellement hâte de lire ce nouveau livre", "quelle joie de bientôt retrouver vos mots", "On vous attend avec impatience", "Mais ça c'est pas possible!!! Ça fait trop longtemps à attendre", "Je l'aime déjà Monique !"
On attend, nous aussi, le retour de Monique avec impatience.