Depuis plus de dix ans, Sabrina Ouazani oscille avec éclat entre les genres, des comédies populaires (Tout ce qui brille, Pattaya, Taxi 5) aux drames remarqués (La Graine et le Mulet, Le Passé, La Source des femmes). Sans oublier son rôle dans les séries Validé et Plan Coeur. Cela fait déjà 18 ans que la comédienne est apparue sur nos écrans, dans l'acclamé L'esquive d'Abdellatif Kechiche, où l'on découvrait également Sara Forestier.
Une expérience marquante, mais qui n'a pas été sans heurts. Dans En Aparté, l'émission intimiste de Canal Plus, la comédienne s'est souvenue de la promotion de ce film. Alors adolescente, Sabrina Ouazani avait eu droit à des remarques pénibles... pour ne pas dire problématiques. Elle se souvient ainsi des railleries d'un journaliste.
"Un journaliste m'a demandé quel était le rôle que je rêvais d'interpréter. Et j'ai répondu Juliette, de Roméo et Juliette. Et ce journaliste s'est mis à me rire au nez", déplore l'actrice. Un souvenir douloureux.
La raison ? Le journaliste en question lui aurait fait comprendre qu'un tel rôle lui serait très peu accessible à cause de... son "accent de banlieue", selon ses termes. Un témoignage accablant s'il en est, qui témoigne à la fois d'un racisme et d'un sexisme trop ordinaires. Et que Sabrina Ouazani n'a pas oublié.
"Ça m'a fait tellement de mal, ça m'a tellement rabaissée, humiliée que je n'ai plus jamais répondu cette réponse", a poursuivi l'actrice. Le racisme que subissent bien des femmes en France, Sabrina Ouazani n'hésite jamais à le fustiger. En 2021, elle participait à Beurettes, un fantasme français, un documentaire de Sarah Diffalah et Salima Tenfiche visant à dénoncer et à briser les clichés sur les Françaises d'origine maghrébine.