Rappelez-vous. En 2015, Gwyneth Paltrow, la gourou californienne du féminin sacré et de tout ce qui est médicalement déconseillé, encourageait ses adeptes à tester le "yoni steam", découvert par ses soins dans un spa à Santa Monica (forcément).
Une sorte de "sauna vaginal" censé purifié l'organe génital, réguler les hormones, améliorer la circulation et la digestion par l'action de vapeurs et d'herbes diffusées - soi disant - jusqu'à l'utérus. "Vous vous asseyez sur une sorte de mini-trône et un mélange de vapeur et d'infra-rouge nettoie votre utérus", s'enthousiasmait-elle.
A l'époque, la gynécologue Dre Jen Gunter avait bondi, martelant que "la vapeur n'est pas bonne pour votre vagin. Et la vapeur avec des herbes n'est pas mieux, voire pire". Elle ajoutait que la préparation ne pouvait en aucun cas aller aussi loin (sous-entendu atteindre l'utérus par le vagin), sauf sous pression, ce qu'il ne fallait "surtout, surtout pas faire".
Aujourd'hui, malgré de nombreuses interventions de spécialistes allant en son sens, la pratique fait de nouveau des émules sur TikTok. Le hashtag #YoniSteam comptabilise ainsi 30 millions de vues, et une ribambelle de conseils approximatifs pour s'y adonner.
Dans les colonnes du magazine Elle, Dre Nasrine Callet est donc revenue sur les risques encourus par le "sauna vaginal". "Le mélange eau et chaleur n'est pas bon : les muqueuses à l'intérieur du vagin vont garder l'humidité, qui est un facteur de prolifération des mycoses et des champignons", prévient la gynécologue, qui "déconseille vraiment cette pratique".
Autres dangers : une eau trop chaude peut provoquer des brulures mais aussi affecter la "circulation pelvienne" et créer l'apparence de varices. A la place, avise-t-elle, on se contente de peu, et on ne nuit pas aux "bonnes bactéries" qui permettent à notre vagin, qui n'est pas un organe stérile, insiste l'experte, d'être sain. "Une bonne hygiène intime, c'est un lavage de la vulve à l'eau, et c'est tout. Et on ne met rien à l'intérieur". A bon entendeur.