Les personnes âgées de plus de 80 ans qui ont tendance à prendre jusqu’à cinq médicaments par jour sont exposées au risque de iatrogénie médicamenteuse. Ce terme désigne les effets indésirables qui peuvent être causés par le médicament lui-même et qui entraînent 15 à 20% des hospitalisations des plus de 75 ans, selon le Pr Claude Jeandel, gériatre au CHU de Montpellier.
Des chercheurs de l’Inserm (unité 912) expliquent dans une étude publiée dans la Revue d’épidémiologie et de santé publique qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 11,6% des plus de 70 ans suivent un traitement au long cours par anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). En effet, ces médicaments peuvent provoquer des hémorragies digestives, surtout après 65 ans, mais aussi des insuffisances rénales. A cet égard, Pr Jeandel explique que les AINS sont souvent trop prescrits pour soulager la douleur, par exemple, en cas de poussées d’arthroses. « Dans cette situation, mieux vaut une prescription courte de deux ou trois jours relayée ensuite avec du paracétamol », souligne-t-il. En outre, il évoque le danger de ne pas accompagner la prise d’un AINS d’un protecteur gastrique, selon lui, oublié sur 28% des ordonnances.
Par ailleurs, ce médecin prévient sur le risque de s’automédiquer, et explique que les chutes des personnes âgées sont souvent causées par les benzodiazépines, utilisés comme anxiolytiques, antidépresseurs, ou myorelaxants.
Alexandra Gil
Sources : Lefigaro.fr
Crédit photo : Digital Vision
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