L'expérience est trop répandue pour qu'on ne se sente pas concernée. Pendant un rapport consenti, rares sont celles qui n'ont pas déjà ressenti une gêne, un inconfort, que quelque chose ne se passait physiquement pas comme prévu - ou en tout cas, qu'elles ne retrouvaient pas les sensations dont elles avaient l'habitude.
A en croire une étude menée par Durex, il s'agit d'ailleurs de la moitié des femmes qui supporteraient cette réalité car elles ne savent pas ce qui est "normal". Sous-entendu, comment un rapport est censé se dérouler normalement, soit sans douleur ou gêne physique. Et ce, sur 2 000 répondantes.
Plus précisément, une femme sur six (16 %) admet souffrir d'une gêne "souvent" ou "tout le temps". Et un tiers des participantes ont déclaré ne pas être "totalement satisfaites" de leur vie sexuelle. Les comptes ne sont pas bons, ça ne fait aucun doute. Et derrière ces résultats édifiants se cache une méconnaissance et un tabou nocifs.
D'après l'enquête, la première chose à l'origine de cet inconfort n'est autre que la sécheresse vaginale, pour 46 % des interrogées. Viennent ensuite le manque d'excitation (44 %) et 13 % des femmes ont déclaré avoir eu des difficultés parce que le préservatif "n'était pas assez lubrifié".
La sécheresse vaginale, qu'est-ce c'est ? D'abord, une composante naturelle du cycle mensuel d'une femme (ce qu'un cinquième ignorait). Ensuite, un phénomène qui survient lorsque le vagin n'est pas suffisamment hydraté. A cause d'un bouleversement hormonal, d'une perturbation de la flore vaginale, du port de vêtements trop serrés, des soins intimes trop agressifs ou encore d'une irritation de la muqueuse vaginale.
Trois femmes sur cinq ont par ailleurs déclaré qu'elles souhaitaient qu'il soit plus acceptable de discuter ouvertement de sexe, 72 % pensant clairement qu'il existe un tabou autour du plaisir féminin. La solution pour y mettre un terme ? L'éducation sexuelle, que les trois-quarts jugent trop faible à l'école.
Pour Durex, c'est évident : "Connaître son corps et savoir ce qui est normal et ce qui ne l'est pas est un élément clé pour pouvoir apprécier le sexe", affirme un porte-parole. "De nombreuses femmes ont des expériences sexuelles moins satisfaisantes parce qu'elles ne savent pas pourquoi elles peuvent ressentir une gêne, qu'elles ne sont pas sûres de savoir quoi faire à ce sujet et qu'elles s'en accommodent donc".
Et d'ajouter : "Une grande partie des discussions autour de la satisfaction et du plaisir peut être centrée sur les hommes, ce qui fait que les femmes se sentent moins en confiance pour poser des questions importantes afin de trouver les solutions qui leur conviennent." Il est grand temps que ça change.