« La visibilité de l'épidémie de VIH chez les femmes est infime comparée à celle des hommes », estime le professeur Jean-Louis Touraine spécialiste en immunologie, qui signe la préface de 10 femmes contre le Sida, un livre tout juste paru aux Editions Autrement, avant la Journée internationale du Sida, ce lundi.
Si les hommes sont majoritairement touchés par le virus du VIH en France, un tiers des nouvelles contaminations chaque année frappe des femmes. En 2012, 1980 femmes ont découvert leur séropositivité sur les 6372 cas répertoriés en France, dont une grande majorité née à l'étranger, principalement en Afrique subsaharienne. Et la situation de ces femmes séropositives reste largement méconnue.
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A côté des prostituées et des toxicomanes, les médecins ont déterminé une nouvelle catégorie à risques : les femmes de plus de 50 ans. Selon le Dr Karine Lacombe, infectiologue au CHU Saint-Antoine à Paris interviewée par l’AFP, ces dernières « n'ont pas le réflexe du préservatif » lorsqu'elles font de nouvelles rencontres après un divorce ou une séparation. Les spécialistes notent que les femmes séropositives souffrent d’un sentiment de culpabilité supérieur à celui des hommes et craignent d’être rejetées par leur entourage.
Les traitements rétroviraux sont par ailleurs moins bien tolérées par les femmes, qui font part d’effets secondaires plus importants que les hommes. La patientes séropositives, qui sont plus susceptibles d’être contaminées par les papillomavirus, responsables notamment du cancer de col de l’utérus, peinent également à bénéficier d’un suivi gynécologique approprié.
Selon Onusida, les femmes ont deux fois plus de risques d’être contaminées par le VIH que les hommes.