Alors que l’on recense en France 150 000 séropositifs et 6 000 nouveaux cas par an, les équipes de Morgane Bomsel, directrice de recherche au CNRS, planchent sur le développement d’un nouveau vaccin contre le sida, qui agirait sur les femmes. Afin de mettre au point ce produit, l’équipe a commencé par étudier une population de femmes ayant eu des rapports sexuels avec des partenaires séropositifs sans se protéger et n’ayant pas été touchées par l’infection. « Nous avons pu démontrer qu’elles étaient toutes porteuses, dans leurs sécrétions vaginales, d’anticorps spécifiques capables de détecter le virus et de bloquer son entrée dans les muqueuses », explique Mme Bomsel dans un entretien à Paris Match. De là, les équipes de chercheurs ont travaillé à mettre au point un vaccin qui puisse reproduire ces sécrétions vaginales résistantes.
Après plusieurs tests concluants sur des singes femelles, les chercheurs viennent de passer aux essais chez la femme. « Comme on ne peut infecter des femmes expérimentalement, ces travaux ont été réalisés en laboratoire ex vivo avec des échantillons de muqueuses vaginales », explique à Paris Match la directrice de recherche. Résultat : « L’essai a réussi dans les sécrétions testées et le vaccin s’est révélé totalement efficace ! Le virus n’a pas pu pénétrer dans la muqueuse », se félicite-t-elle. Suite à ces tests satisfaisants, la prochaine étape consistera à vacciner en Europe 200 femmes à risques ayant des rapports sexuels non protégés. Et à attendre trois ans pour voir les effets obtenus.
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