Cette nouvelle sonne comme un espoir d’en finir un jour avec le VIH. Lors de la Conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) qui s’est tenue ce week-end à Atlanta, en Géorgie, une équipe de chercheurs américains a annoncé avoir guéri un bébé du virus du Sida. Contaminé lors de sa venue au monde par sa mère, séropositive non traitée, l’enfant a reçu des antirétroviraux dans les 30 heures qui ont suivi sa naissance, soit bien plus tôt que ce qui est habituellement fait pour les nouveau-nés à haut risque.
Le bébé, traité aux antirétroviraux pendant un an et demi, a arrêté les soins pendant 10 mois. À son retour à l’hôpital, les chercheurs se sont aperçus que le virus avait diminué, sans pour autant être éradiqué. Ses défenses immunitaires pouvant à elles seules contrôler le virus dans l’organisme, le traitement n’est donc plus nécessaire.
D’après les chercheurs, c’est la prise en charge très rapide qui aurait permis cette guérison « fonctionnelle » et aurait empêché la formation de « réservoirs » viraux très difficiles à traiter chez les personnes séropositives.
Grâce à cet enfant, les virologues envisagent différemment la prise en charge médicale des séropositifs, en particulier des nouveau-nés, tout en précisant que la prévention de la transmission mère-enfant reste un objectif majeur. Aujourd’hui, administrer un traitement antirétroviral aux femmes enceintes permet d’éviter la transmission du virus à l’enfant dans 98% des cas.
Jusqu’à aujourd’hui, Timothy Brown, un Américain surnommé le patient de Berlin, est le seul a avoir été reconnu comme officiellement guéri après une greffe de moelle osseuse qui visait à traiter une leucémie. Son donneur présentait une mutation génétique rare qui a empêché le virus de pénétrer dans les cellules.
Elodie Cohen Solal
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