On est toutes passées par là. On rentre accompagnée, on s'embrasse, on s'allume, tout se passe plutôt bien. Sauf qu'au moment de se faire tripoter, ça dérape. Ses doigts confondraient presque notre clitoris avec notre nombril et les va-et-vient font davantage penser à une séance de rodéo mal placée qu'à un coït en bonne et due forme. Alors, on simule. Pour plusieurs raisons : parce qu'on ne veut pas blesser l'autre et aussi parce qu'on en a marre qu'il joue à la Game Boy avec notre sexe.
On est même tentée de se foutre un peu de sa gueule intérieurement, jugeant que si on en est arrivée là, c'est uniquement de sa faute, qu'il ou elle n'y connaît pas grand-chose et qu'on n'a aucune envie de jouer à la maîtresse d'école. Et on le laisse penser que la nuit a été un véritable succès, sans lui donner une once de chance de se rattraper au prochain essai, ni à tous les suivants.
Car, qu'on soit avec ce mec ou cette fille depuis longtemps ou non (une étude montre que c'est d'ailleurs plus commun avec un·e partenaire à long-terme), si on ne lui dit pas qu'au lit, ça craint et qu'on continue à faire semblant de prendre son pied, comment veut-on que le rapport s'améliore ? Il ou elle ne va pas miraculeusement se réveiller un matin en se disant "Merde, je suis une vraie plaie au pieu, il faut que je prenne des cours". La seule façon que le calvaire s'arrête, c'est donc de parler. Mais pas n'importe comment.
Krystal Woodbridge, sexothérapeute et psychothérapeute conjugale britannique, donne à Refinery29 la meilleure technique, selon elle : "Vous pouvez donner des conseils sans pour autant dire 'J'ai fait semblant tout ce temps' ou 'Ce que tu fais ne fonctionne pas'. Exprimez-vous plutôt comme ceci : 'Récemment, j'ai remarqué que j'avais un problème de plus en plus fréquent : j'ai du mal à avoir un orgasme. Alors je me demandais ce que nous pourrions faire pour travailler là-dessus".
Surtout, ce qui marche chez l'une ne marche pas forcément chez l'autre, et celui ou celle qui squatte votre lit n'a peut-être jamais eu de plaintes avant. Ce qui ne veut pas dire non plus qu'il ou elle les aurait méritées.
"Le problème peut survenir quel que soit le niveau de compétence d'un partenaire, il est donc crucial de se sentir capable de discuter de vos préférences individuelles", ajoute l'experte. En d'autres mots, oui il faut dire que l'on a simulé, ou au moins avouer que c'est pas le feu, mais en prenant quand même en considération les sentiments de notre interlocuteur·trice.