« Oh ma Fleur adorée, j'aimerai tant te cueillir par une après-midi d'été. Malheureusement en ce temps d'hiver, tu restes inaccessible, cachée sous ta serre. J'aimerai tant être dans le même vase que toi, j'aimerai tant caresser tes pétales de mes doigts ». Ce genre de petits poèmes éclosent ces dernières semaines sur Facebook qui, avec ses pages « Spotted », prend le relais des très vintage « courriers du cœur » qui essaimaient dans les journaux d’autrefois. Nouveau phénomène de la drague très prisé des étudiants, ces pages Facebook permettent de déclarer anonymement sa flamme à un(e) camarade de classe, croisé(e) sur le campus ou sur les bancs d’un amphithéâtre. Lancé en Europe, dans les universités allemandes (la page Spotted de Dublin frôle aujourd’hui les 35 000 likes), le mouvement s’est vite répandu : Grande-Bretagne, Belgique, États-Unis… La France n’a pas échappé au phénomène de cette drague 2.0 et de nombreuses universités ont désormais leur page de petites annonces enflammées.
Ces annonces en ligne sont gérées par des administrateurs eux-mêmes anonymes, qui se chargent de recueillir les messages que leur transmettent les étudiants, de les modérer et de les publier. Et les étudiants se prennent vraiment au jeu, sans avoir peur du ridicule : à l’heure du LOL et du vulgaire langage SMS, le romantisme vintage fait des émules. Le 2 février dernier, les administrateurs de la page Spotted de Lyon 3, celle qui pour l’heure connaît le plus grand succès parmi les universités françaises avec plus de 7 000 likes, dédicaçaient même quelques mots de remerciement à leurs utilisateurs : « Vous avez parfaitement saisi le principe de la page, l'image qu'on souhaitait lui donner. De la sincérité, de l'amour niais, mais aussi, parfois, et Web oblige, de l'humour et du second degré. » Et comme dans toute histoire d’amour, on aime à suivre la valse des prétendants éconduits, des espoirs fous et des franches rigolades que partagent ces internautes en ligne.
Les peines perdues
« Toi L2, qui a un regard de tueur, arrête s'il te plaît, tu me fais peur ».
« Cher inconnu qui veut pécho ma copine, dont le petit prénom rime avec coquine. Je te réponds à travers cet alexandrin, pour calmer tes petites ardeurs de coquin. Bien immodeste tu es de venir ainsi, pensant pouvoir m’éjecter grâce à trois rimes. Car mes élégants jeans sont peut être très slims, je suis tout de même un adversaire redoutable, retournes à tes fiches et je resterai aimable ».
« Je préfère stopper direct tes envies, car depuis déjà trois ans mon cœur est épris, d'un chimiste ayant bien plus d'esprit. T'inquiète on peut être amis. »
Les enflammés
« Ton sourire et tes cheveux, ont mis des étoiles dans mes yeux, depuis longtemps je suis en feu, je voudrais être ton amoureux. »
« La première fois que je t'ai vu, je t'ai pris pour un fruit défendu, mon cœur n'a fait qu'un tour, avant de battre comme un tambour.»
« À toi mon grand blond, avec la prééminence de ton front, tes yeux renfoncés, me font kiffer. Ton air béat, me rend gaga. La prochaine fois retourne toi, je suis située à trois rangée de toi, même si on se connaît pas, je suis raide dingue de toi. »
Les coquins
« Pour la fille assise à ma table en salle jaune ce midi mangeant un panini: Si tu le désires j'ai autre chose qu'un panini fromage savoureux à te proposer. »
« Tous les jours je scrute tes tenues, mais je préférais mille fois te voir nu. »
« Malgré tes airs de garçon manqué, je sais ton cœur rempli de tendresse, et grâce à toi, mon sexe se dresse. Tu ne sais pas mon identité, mais par toi, je rêve d'être démasqué. »
«Historienne brune de L1, histoire d’être malsain, histoire d’obtenir ton câlin, laisse-moi toucher ton sein. Je suis plein de vice, je suis un vrai délice, je ne ferai aucun caprice, laisse-moi ton zéro six ».
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