Quand les enfants sont malades les conséquences sur la vie d'une entreprise sont réelles : employés préoccupés, congés posés pour rester auprès des enfants... Mais qu'en est-il de l'impact de la vie professionnelle d'un parent sur la santé de ses enfants ? Des chercheurs et des chercheuses de l'Université de Houston (États-Unis) se sont penché·es sur la question.
Selon cette nouvelle étude publiée le 2 janvier dans le Journal of Occupational Health Psychology, la santé des enfants est moins susceptible d'être affectée négativement lorsque leurs parents ont le sentiment de contrôler leur vie professionnelle. En d'autres termes, quand ils ne sont pas (ou peu) exposés au stress.
"Si vous pouvez décider comment vous effectuez votre travail, plutôt que de subir des pressions, c'est mieux pour les enfants", note Christiane Spitzmueller, professeuse de psychologie organisationnelle industrielle à l'Université de Houston et co-autrice de l'étude.
Les auteurs et autrices du rapport ont recueilli les données auprès de parents et d'enfants à Lagos, au Nigeria, ciblant un groupe de familles à faible revenu et un deuxième groupe issu de familles plus aisées. Les enfants et adolescent·es des deux groupes ont été interrogé·es dans leurs écoles et invité·es à évaluer leur propre état de santé.
Bien que le groupe à faible revenu comprenne des personnes vivant dans l'extrême pauvreté, la scientifique ne note pas de différence sensible entre leurs réponses et celles des adolescent·es issu·es de classes plus aisées. "Les ressources économiques n'ont pas constitué un facteur aussi important que nous l'aurions cru", souligne-t-elle.
Les sentiments d'autonomie en milieu de travail expliquent davantage la différence entre les familles où les conflits travail-famille des parents se sont traduits par des problèmes de santé pour les enfants.
"Si un parent a trop de facteurs de stress, cela réduit la maîtrise de soi. La maîtrise de soi des parents étant liée à de meilleurs résultats pour la santé des enfants", explique Christiane Spitzmueller.
En d'autres termes, la façon dont l'on exerce ses responsabilités parentales diffère en fonction du niveau de stress quotidien auquel on s'expose dans le cadre de sa vie professionnelle. Si l'adulte travaille en autonomie et avec sérénité, les risques de conflit à la maison diminuent significativement.
Les conclusions de cette étude rejoignent celles de plusieurs travaux antérieurs, qui ont démontré que l'autonomie permet d'augmenter la productivité, de gagner en confiance en soi et d'être plus satisfait·e de son travail.
Si elle reconnaît que ces conclusions ne sont qu'un début pour comprendre comment les facteurs de stress des parents affectent le bien-être des enfants, l'équipe de la Pr Spitzmueller incite les entreprises à prendre ce problème en compte et à favoriser l'autonomie professionnelle.
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