Lorsqu'il s'agit de déterminer quels facteurs jouent sur leur bien-être et leur bonheur sur leur lieu de travail, les salariés sont tentés de répondre la bonne ambiance qui règne dans l'open space, le confort des locaux ou encore le salaire conséquent qu'on leur verse à la fin du mois.
Ce n'est pas faux, bien sûr. Mais c'est oublier un ingrédient essentiel de la recette du bonheur en entreprise : l'autonomie. Antithèse parfaite du micromanagement, au cours duquel le manager exerce un contrôle strict et étouffant sur le travail de ses collaborateurs, l'autonomie permet aux travailleurs d'augmenter leur productivité, de gagner en confiance en soi et ainsi d'être plus satisfaits de leur travail.
Mais l'autonomie, c'est quoi exactement ? Quartz, qui a consacré un long article au sujet, l'autonomie signifie avoir la possibilité de prendre certaines décisions par soi-même dans le travail qui nous est confié. Il existe différents degrés d'autonomie : avoir la possibilité d'émettre des idées et que ces dernières soient écoutées puis mises en oeuvre, prendre des initiatives limitées sans demander l'aval de sa hiérarchie, décider quelles sont les étapes prioritaires d'un chantier en cours, etc. Pour la plupart des travailleurs, il est surtout important de "percevoir qu'ils ont le choix, que ce qu'ils font est de leur propre volonté et qu'ils sont la source de leurs propres actions", écrit Joan F. Cheverie, responsable des programmes de perfectionnement professionnel et de l'enseignement supérieur pour l'ONG EDUCAUSE.
C'est cette capacité à être acteur de ses propres actions qui est, selon les chercheurs, la source du bonheur au travail. En 2011, une étude réalisée par Taiwan auprès de 1 380 membres du personnel de 230 centres de santé communautaires a prouvé que plus les employés étaient autonomes au travail, plus ils étaient satisfaits et moins ils envisageant d'être transférés ou de quitter leur poste. D'autres études montrent que l'autonomie personnelle au travail est corrélée à la baisse du taux de rotation chez les travailleurs à domicile, à un engagement plus élevé au travail pour les infirmières et à l'augmentation de la satisfaction au travail chez les médecins généralistes en Australie.
A contrario des effets positifs de l'autonomie sur le niveau de bien-être des salariés, le micromanagement a pour sa part des effets délétères sur la santé des salariés. Selon une étude, les coûts du micromanagement à long terme incluent "un faible moral des employés, un turn-over du personnel et une baisse de la productivité". D'après les auteurs du rapport, les effets du manque d'autonomie sont si importants que le micromanagement figure parmi les trois principales raisons pour lesquelles les employés démissionnent.